Sept étudiantes de Sup’Biotech sur le podium du challenge Biomminovate
Organisée au mois de juin, la seconde édition de Biomim’Expo, le salon de référence consacré au biomimétisme, permettait à des équipes étudiantes porteuses d’un projet bioinspiré de s’affronter lors du challenge Biomminovate. Porté par sept étudiantes de 3e année dans le cadre des Sup’Biotech Innovative Projects (SBIP), le projet Athenolive a réussi à séduire le jury et se hisser sur la troisième marche du podium grâce à son concept destiné aux oléiculteurs. Chef de projet au sein de cette formation promise à un bel avenir, Marion Canale (Sup’Biotech promo 2019) revient sur cette première réussite et dévoile les grandes lignes de cette idée novatrice.
En quoi consiste ton rôle au sein de l’équipe ?
Il consiste surtout à bien répartir et coordonner les tâches au sein de l’équipe sur différents aspects, de la recherche à la réalisation technique, en passant par la communication. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé lors du challenge Biomminovate : nous étions toutes bien organisées et chacune savait quel point du projet elle devait aborder lors de la présentation. Si nous avons su faire une bonne impression, c’est grâce à cela et à notre concept résolument écologique.
Comment t’es-tu retrouvée chef de projet ?
Cela est arrivé naturellement. En fait, l’idée même d’Athenolive vient d’une histoire personnelle, celle de mon grand-père. Depuis quelques années, et notamment depuis 2014, le bassin méditerranéen doit faire face à l’arrivée d’une « mouche de l’olive » capable de ravager les oléicultures. Mon grand-père a justement vu ses récoltes être touchées. Cela a été le point de départ du projet car les solutions visant à contrer cette mouche n’étaient jusque-là pas satisfaisantes d’un point de vue écologique. Nous voulions développer une alternative aux pesticides et insecticides présents sur le marché, ainsi qu’aux pièges artisanaux et rudimentaires comme ces bouteilles en plastique qu’on découpe pour y mettre du miel par exemple.
De quelles sortes de ravages parle-t-on ?
Quand une mouche pique une olive, elle va pondre sa larve dedans et marquer l’olive par une substance spécifique – qui reste encore à identifier – afin d’envoyer un signal aux autres mouches. Une fois infectée, l’olive ne change pas d’aspect. C’est uniquement lors son passage à la presse à froid que l’on se rend compte de son état, l’huile produite possédant alors un goût âpre. L’huile n’est alors pas toxique pour l’homme, mais tout simplement imbuvable.
Quelle est la solution imaginée par Athenolive ?
Nous sommes parties des interactions existantes entre cette mouche et l’olive. Il faut savoir que cette mouche est uniquement attirée par les olives mûres n’ayant pas été infectées : elle n’ira jamais vers une olive déjà piquée par une autre mouche. Nous souhaitons donc analyser les substances présentes sur les olives infectées et les olives saines afin d’ensuite les utiliser dans notre système de bio-traitement qui se compose de deux parties : l’une répulsive, pour éloigner les mouches des cultures via des dispositifs à proximité des oliviers servant à faire croire que la culture est déjà infectée, et l’autre attractive, pour les attirer dans des boîtes prévues à cet effet. Dans ces boîtes se trouveront de fausses olives qui, non contentes d’attirer les mouches, permettront de leur injecter des bactériophages. En effet, la mouche possède une certaine bactérie dans son système digestif qui, au stade adulte, rentre en symbiose avec la mouche et accroit sa fertilité ainsi que sa vivacité. En empêchant cette symbiose et en détruisant cette bactérie, on pourra limiter sa capacité à proliférer. Ainsi, grâce à cette solution, les mouches ne se rapprocheront plus des olives saines.
Elles composent l’équipe Athenolive :
Amélie Blancho, Marion Canale, Mélanie Cohen, Clélie Lubanza, Léa Nguon, Aleksandra Nikolova et Kasthoori Senthilkumar