Sup’Biotech est partenaire d’Insectinov2, le grand colloque de la filière insecte organisé par Adebiotech, les 10, 11 et 12 octobre 2017
En tant qu’école d’ingénieurs, Sup’Biotech permet régulièrement à ses étudiants de découvrir et d’approfondir les dernières tendances propres aux biotechnologies à travers la réalisation de projets innovants, l’organisation de conférences ou l’établissement de partenariats avec des structures tournées vers l’avenir. Ce sera une nouvelle fois le cas avec le colloque Insectinov du think tank Adebiotech qui revient pour une 2e édition les 10, 11 et 12 octobre 2017 à Biocitech (Romainville, 93). Partenaire de ce rendez-vous dédié à la production d’insectes et à ses applications multiples (notamment dans le cas de l’alimentation humaine et animale), Sup’Biotech vous propose d’en savoir plus sur cette filière d’avenir en compagnie de Clarisse Toitot, responsable scientifique au sein d’Adebiotech.
Crédit photo : CycleFarms
En 2014, Adebiotech proposait déjà un colloque Insectinov. Pourquoi avoir voulu mettre en place une nouvelle édition ?
Clarisse Toitot : En fait, cette 2e édition était déjà souhaitée à l’issue des deux journées du premier colloque. L’ensemble des participants avait alors émis l’envie de se retrouver deux-trois ans après l’événement afin de faire un point sur les avancées réalisées, comme par exemple celles du projet Desirable financé par l’Agence Nationale Recherche (ANR) et sur l’évolution des différents « verrous » autour du sujet de la filière insecte, notamment sur l’aspect réglementaire et l’intérêt des investisseurs.
Des avancées sont-elles déjà notables ?
Oui. Par exemple, dans le cadre de l’alimentation animale, une loi est récemment passée pour autoriser l’alimentation de poissons avec des insectes. Au niveau des efforts internationaux et surtout européens, les choses avancent donc. Au niveau de la France, cela bouge aussi : beaucoup de startups continuent leur activité et progressent même à un bon rythme. On peut notamment citer Jimini’s qui, très modeste au début, commence maintenant à se faire un nom sur le marché de l’alimentation humaine. Elle sera d’ailleurs présente lors du colloque et animera l’un des trois ateliers prévus durant la journée du 12 octobre. Lors de cet atelier, elle permettra aux participants d’apprendre à cuisiner simplement et rapidement l’insecte sous toutes ses formes, comme l’insecte grillé goût paprika ou le biscuit réalisé à partir de farine d’insecte. Pour être complet, les deux autres ateliers seront animés par CycleFarms, afin de découvrir comment mettre en place son propre élevage de mouches soldat noire, et Micronutris, pour une présentation des opportunités de marché et des contraintes techniques du développement d’un produit alimentaire nouveau aux insectes.
En plus des startups, voit-on émerger de grandes entreprises ?
Bien sûr. On peut penser à Ynsect et Entomo Farm qui se sont réellement fait une place ces dernières années et ont réalisé de grosses levées de fonds afin de monter des usines en France. Pour elles, la situation de la filière insecte se peaufine et s’intensifie. C’est d’ailleurs pour cela que de nombreux pôles de compétitivité – IAR, Vitagora, Valorial, etc. – s’impliquent énormément sur ces projets. L’aspect développement durable est présent aussi chez les producteurs d’insectes. Des structures telles que Veolia investissent dans ce domaine afin d’utiliser des co-produits pour l’alimentation des insectes.
La France a-t-elle le potentiel pour devenir un pays leader sur cette filière ?
Cela, seul l’avenir nous le dira car il ne faut pas oublier que nous sommes dans un contexte européen : la France devra absolument compter sur l’Europe pour évoluer, ne serait-ce que vis-à-vis de la législation et des lois qui pourraient être émises. C’est aussi pour cette raison qu’Adebiotech agit en adéquation avec d’autres pays qui, eux-aussi, organisent des événements scientifiques, comme l’Insecta en Suisse ou le colloque de l’International Platform of Insects for Food & Feed Association (IPIFF), organisme présidé par Antoine Hubert, le CEO d’Ynsect. Cela permet une meilleure connaissance pour créer une nouvelle industrie et, au final, une nouvelle société, en répondant également aux questions de sécurité sanitaire.
Justement, la question sanitaire est-elle centrale dans le développement de cette industrie en France comme en Europe ?
L’insecte est vecteur de beaucoup de maladies en temps normal : il est donc important d’essayer au maximum de mieux comprendre les insectes et leur santé afin d’évaluer et limiter les risques, tout en sachant évidemment que le risque zéro n’existe pas, pour les utiliser. C’est d’autant plus important que l’insecte a été longtemps un peu « oublié » en Europe et particulièrement en France. Ici par exemple, la consommation d’insectes n’est pas chose courante, contrairement à certains pays d’Asie ou d’Afrique. Il y a donc, au-delà des questions sanitaires, un débat sociétal qui ne pourra avancer qu’à travers une vraie démarche d’information. Il faut arriver à se dire que les insectes ne nous veulent que du bien ! Au fond, quand on sait que les Français trouvent normal de manger des escargots ou des huîtres, on se dit que les mentalités peuvent malgré tout évoluer. Il demeure de gros efforts à faire sur cette approche culturelle, en plus des volets réglementaires et marketing. Ces efforts sont importants car la filière insecte a de réels atouts à faire valoir : les insectes peuvent représenter une solution viable pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, tout en évitant les risques d’allergies alimentaires de plus en plus fréquentes. Ils représentent aussi une biomasse rapidement obtenue, ce qui signifie automatiquement plus de nourriture, et s’inscrivent également dans cette notion d’économie circulaire. Grâce à ses vertus environnementales, cette bio-économie visant à ne rien perdre en exploitant au mieux les ressources disponibles est en plein essor.
En plus des chercheurs, industriels, entrepreneurs et des pôles de compétitivité, à qui s’adressera ce colloque ?
À plusieurs autres entités. Il y aura notamment des syndicats professionnels, essentiels pour construire durablement une filière forte, des sociétés d’ingénierie d’équipement, les acteurs de la production/gestion/collecte des gisements potentiels de ressources, des responsables de veille stratégique, des investisseurs aussi bien publics que privés, des économistes, notamment pour aborder le basculement vers la bio-économie, et des représentants des grandes institutions, des différents ministères concernés à la Direction générale de l’alimentation. Enfin, il y aura également des étudiants, comme ceux de Sup’Biotech, qui peuvent bénéficier d’un tarif spécial grâce à des places en nombre limité. D’ailleurs, dans le cadre du partenariat qui nous lie à Sup’Biotech, des étudiants de l’école viennent chaque année nous aider à mettre en place l’organisation de nos colloques.
Adebiotech présente le colloque Insectinov2
Les 10, 11 et 12 octobre 2017 à la Cité des entreprises de santé et de biotechnologies Biocitech
102 Avenue Gaston Roussel
93230 Romainville
Plus d’informations sur le site d’Adebiotech
Programme complet disponible ici
Inscription obligatoire avant le 5 octobre 2017 (dans la limite des places disponibles)
Colloque organisé en partenariat avec AgroParisTech et le responsable du projet Desirable, Samir Mezdour, moteur pour la recherche et le développement des filières insectes
À propos d’Adebiotech :
Partenaire de Sup’Biotech, l’association Adebiotech regroupe des experts industriels et académiques ainsi que des représentants des pouvoirs publics nationaux et régionaux. Participer au développement d’une politique nationale en matière de biotechnologies, favoriser le dialogue entre le monde industriel, la recherche académique, les institutionnels et la société civile et contribuer à fédérer tous les acteurs des biotechnologies en France, tels sont les objectifs. Récemment, Adebiotech a organisé des colloques portant aussi bien sur les protéines et les peptides, les perturbateurs endocriniens ou encore la qualité de l’air.