Ruxandra Toderasc (Sup’Biotech promo 2018) : « Il peut se passer beaucoup de jolies choses dans la carrière d’un chercheur »

Étapes importantes du cursus de Sup’Biotech, les stages permettent aux futurs ingénieurs de découvrir différentes facettes du secteur des biotechnologies, des laboratoires aux start-ups en passant par les grands groupes. Parfois, certains d’entre eux débouchent sur un véritable tremplin professionnel pour l’étudiant. C’est ce qui est arrivé à Ruxandra Toderasc (Sup’Biotech promo 2018) qui, en plus d’être étudiante en 5e année au sein de la filière R&D, continue de travailler au sein de l’entreprise Algobiotech.



Pourquoi avoir choisi Sup’Biotech ?
Ruxandra Toderasc :
J’ai rejoint l’école en 2e année, via les admissions parallèles après avoir commencé des études de médecine, puis bifurqué sur une licence en chimie-biologie. En fait, j’ai toujours été attirée par les sciences, mais n’ayant pas été forcément convaincue par la façon dont la fac les traitait, j’ai voulu voir quelque chose de différent, notamment le côté « privé », en passant d’une recherche fondamentale à une recherche appliquée. C’est pour toutes ces raisons que je me suis tournée vers Sup’Biotech, afin d’explorer ce versant de la recherche et d’aborder différents sujets qui m’intéressaient, comme la cosmétique et l’environnement.

Estimes-tu t’être épanouie dans cet environnement des biotechnologies ?
Complétement, oui. Je pense d’ailleurs avoir fait le meilleur choix possible pour ma carrière. En étudiant à Sup’Biotech, j’estime avoir pu réellement trouver ma voie et ce que j’aimais faire : je me suis aujourd’hui spécialisée en recherche & développement en étant capable de travailler sur différents domaines d’application. C’est l’avantage de l’école qui permet de laisser un périmètre d’action assez complet et ouvert dans le champ des biotechnologies.

Tu es aujourd’hui en 5e année et, en parallèle, tu travailles également en entreprise au sein d’Algobiotech…
Je suis effectivement en « mission entreprise » chez Algobiotech, ce qui m’amène à travailler au sein de la société en parallèle de mes études. Cela fait directement suite à mon stage de 4e année qui avait débuté chez Algobiotech en septembre 2016, puis qui s’est prolongé sous cette forme pour les semestres suivants. Algobiotech est une toute jeune start-up, créée en 2014. Elle est spécialisée dans les microalgues et plus précisément dans la valorisation de molécules d’intérêt issues de ces microalgues pour ses deux domaines d’application : la cosmétique et la nutraceutique. La microalgue avec laquelle nous travaillons le plus est la spiruline, qui est notamment reconnue pour ses propriétés antioxydantes et son apport en vitamines. Actuellement, en ce qui concerne l’activité nutraceutique, nous vendons la spiruline sous différentes formes – en paillettes, en comprimés, etc. Pour la partie cosmétique, Algobiotech a lancé sa propre marque haut de gamme 100 % naturelle, Enissa. La spiruline se trouve au cœur des formulations de la marque.



Comment t’es-tu retrouvée à intégrer cette start-up ?
J’avais une idée très précise de ce que je voulais faire à l’occasion de mon stage de 4e année : explorer le monde de la cosmétique et découvrir celui de ses ingrédients, le tout en travaillant avec des ressources naturelles. Forcément, cela restreint le champ des possibilités ! En cherchant bien, j’ai fini par tomber sur cette start-up qui correspondait pleinement à mes attentes et j’ai décidé de postuler.

Que fais-tu au sein de l’entreprise ?
À mon arrivée dans la start-up, l’équipe était très petite. Je me suis alors retrouvée seule sur la partie R&D : lors du stage, j’étais donc chargée de toute la partie recherche sur les microalgues et de celle liée au développement de nouveaux produits. Ainsi, d’un côté je recherchais plusieurs possibilités d’extraction des différentes molécules d’intérêt présentes dans la spiruline et de l’autre, je m’occupais de développer des produits pour la marque Enissa. Au mois de janvier 2017, j’ai eu la chance de pouvoir me voir confier encore plus de responsabilités en étant nommée responsable R&D au sein de la société.

Imaginais-tu atteindre ce niveau de responsabilités en étant encore étudiante ?
Pas du tout ! Évidemment, c’est un poste auquel tous les étudiants en R&D rêvent, mais je ne pensais pas y arriver aussi rapidement ! Se voir confier plus de responsabilités, c’est très bénéfique : cela te permet de prendre du recul sur tes recherches et tes idées pour avoir un regard global et non centré sur un seul point. Cela m’a fait énormément gagner en autonomie, en aisance, en maturité et en créativité. Ce dernier point est essentiel lorsqu’on travaille dans une petite start-up : il faut savoir être créatif et performant avec un budget et un matériel forcément limités. Tu es sans cesse en train de chercher – et de trouver – de nouvelles opportunités. C’est une expérience très enrichissante au quotidien et je remercie encore Hajer Artigue, la présidente d’Algobiotech, de m’avoir fait confiance.



En plus de cette belle évolution, tu es aussi à l’origine d’un brevet déposé par l’entreprise.
Effectivement ! L’entreprise détenant déjà deux brevets concernant la phycocyanine, un pigment bleu présent dans la spiruline, Hajer Artigue avait dans l’idée de valoriser les déchets provenant justement de l’extraction de la phycocyanine. D’après la littérature scientifique existante, elle savait qu’on allait pouvoir ainsi trouver des caroténoïdes dans ces déchets, soit des pigments orange. Du coup, j’ai cherché à extraire ces caroténoïdes de manière naturelle – tous les processus au sein de la start-up sont des procédés naturels sans aucun solvant chimique – et, après de nombreuses expériences, j’ai réussi à trouver ! Après vérification, il s’est avéré que ce procédé était inédit, d’où le dépôt de brevet ayant eu lieu au mois de novembre 2017. Le brevet revendique donc un procédé d’extraction de caroténoïdes ainsi que les compositions et produits associés.

Avoir déposé un brevet avant même d’obtenir son titre d’ingénieure, c’est assez rare !

J’ai eu beaucoup de chance ! D’ailleurs, la recherche, c’est aussi ça : beaucoup de chance. Et si l’on travaille assez pour déclencher cette chance, il peut se passer beaucoup de jolies choses dans la carrière d’un chercheur.


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