« Cela m’a permis de rencontrer des personnes du monde entier »

Semestre international

Chaque année, Sup’Biotech permet à ses étudiants intégrant le Cycle Ingénieur de partir étudier un semestre à l’étranger au sein de l’un de ses 75 partenaires académiques présents à travers le monde. C’est ainsi qu’Estelle Condon (promo 2022) est partie vivre six mois passionnants en Irlande en tant qu’étudiante de l’Institute of Technology de Carlow. L’occasion pour la future ingénieure de revenir sur cette belle expérience.

 

Semestre international

Pourquoi as-tu choisi de partir étudier en Irlande ?

J’ai procédé par élimination ! Tout d’abord, je n’étais pas très intéressée par le continent asiatique car j‘avais peur de mal m’adapter là-bas en raison d’une trop grande différence culturelle avec la France. Ensuite, j’ai dû retirer certaines destinations que mes parents ne jugeaient pas assez sûres pour les étrangers – la Russie, l’Afrique du sud, l’Inde ou encore l’Amérique du Sud. Il ne me restait donc que l’Europe et l’Amérique du Nord. Comme je connaissais déjà une partie des États-Unis pour avoir séjourné un mois à New-York et trois semaines sur la côte Ouest, je souhaitais plutôt découvrir autre chose. Idem pour certains pays d’Europe que je connaissais déjà, comme l’Espagne et l’Angleterre. Enfin, pour la dernière étape, j’ai privilégié un critère bien spécifique : je voulais me rendre dans un pays anglophone ou du moins dans un pays où la population parle bien anglais pour me permettre de progresser dans ce domaine tout en découvrant une nouvelle culture et un nouveau pays. D’où ma dernière liste de choix possibles comprenant l’Allemagne, l’Écosse et Irlande. Et, finalement, c’est vers l’Irlande  et l’Institute of Technology de Carlow que je me suis envolée.

 

Justement, comment pourrais-tu décrire cet établissement ?

Il s’agit de la plus grande université de la région et elle se trouve en périphérie de la ville. C’est un campus également très sportif qui accueille des athlètes de haut niveau et organise régulièrement des compétitions intercampus. Sur place, on peut y côtoyer des étudiants venus de toute l’Irlande et se balader à travers plusieurs blocs de bâtiments comprenant chacun des salles de cours. Dans le bâtiment central, il y a deux boutiques où il est possible d’acheter des fournitures scolaires ainsi que de la nourriture. On y trouve également une banque avec un distributeur de billets, des espaces détente, un café d’une grande enseigne, une cafétéria qui propose des petits déjeuners et des repas du midi… Dans un autre bâtiment, il y a une salle réservée aux associations et aménagée avec des canapés et des billards. Un peu plus loin se trouve une salle de sport accessible pour un semestre au prix de 30 euros. Sur le campus, on peut ainsi participer à des cours collectifs en soirée, pour faire de la danse irlandaise ou encore du pilate, mais aussi pratiquer le basket et le football, dans sa version « classique » ou sa version gaélique.  Enfin, le campus est aussi doté de nombreux laboratoires scientifiques que nous utilisions. Chaque laboratoire n’est dévolu qu’à une seule matière. Il y a aussi une grande bibliothèque équipée de nombreux ordinateurs en accès libre, ce qui permet de travailler les cours qui étaient uniquement numériques. Enfin, tout autour de la bibliothèque se trouvent des salles de travaux pratiques sur ordinateur. C’est une université très dynamique où pratiquement chaque semaine est organisé un événement. Pour la fête de la science par exemple, des jeunes de première année ont exposé des microscopes avec des bactéries, des mygales, un escargot géant…. Et durant la journée internationale, des étudiants internationaux ont été invités à représenter leur pays en cuisinant des plats traditionnels et en les proposant aux autres étrangers ainsi qu’aux Irlandais !

 

 

Comment se sont déroulés tes premiers jours sur place ?

Je suis arrivée en Irlande avec mes parents le 30 août, soit trois jours avant la semaine d’intégration. Cela m’a permis de visiter la ville, de prendre mes repères, de récupérer mon logement et surtout de voir où se trouvaient l’université, les hypermarchés, les transports… Mes parents ayant loué une voiture, j’en ai profité pour visiter deux endroits aux alentours, Glendalough, un village qui se trouve sur le site d’un ancien monastère, surtout célèbre pour ses beaux lacs, et Wicklow, une ville réputée pour ses plages et son port. Mes parents sont repartis le 2 septembre. Par la suite, je suis restée seule pendant 1 jour et demi car mes colocataires n’étaient pas encore arrivées. C’est donc moi qui ai dû mettre en route – ou plutôt tenter de comprendre – l’électroménager de la cuisine, comme par exemple la plaque de cuisson vitrocéramique. Comme je n’en avais pas chez moi et ne savais pas comment elle fonctionnait, j’ai fait la cuisine au micro-onde jusqu’à l’arrivée de mes trois colocataires ! J’ai aussi profité de ce temps-là pour défaire mes valises et décorer ma chambre, ce qui m’a occupé toute la journée car j’étais partie avec trois grandes valises et une petite. Le soir où mes colocataires sont arrivées, nous avons fait connaissance autour d’un repas sans l’une d’entre elle car elle était restée avec ses parents. Finalement, nous n’avons donc pas eu le temps de faire davantage connaissance avant d’être directement réparties dans différents groupes pour la semaine d’intégration où nous avons rencontré d’autres personnes.

 

Quid de ton intégration ?

L’intégration s’est très bien déroulée et m’a permis de rencontrer des personnes du monde entier. En effet, à Carlow, une semaine d’intégration est organisée pour les étudiants internationaux, avec un programme et une participation imposés. Le lundi matin était réservé aux formalités administratives et l’après-midi à des jeux collectifs avec au choix, des jeux de société, du football ou du rugby. J’avais choisi de faire des jeux de société n’étant pas à l’aise dans les deux autres sports. C’est là qu’en jouant aux cartes avec des Allemands, j’ai fait leur connaissance et nous sommes restés en contact jusqu’à la fin de mon semestre.  Le mardi, nous avons eu une visite guidée du campus, où il fut difficile de tout retenir car cela ne dure que 20 minutes. Puis l’après-midi fut consacré à la découverte des sports traditionnels irlandais avec, au choix, de la danse Irlandaise ou du Gaelic football (GAA). Même si je pratique la danse en France depuis 15 ans, j’ai décidé de tester le football Gaelic… et l’essai fut difficile ! Le mercredi, nous étions répartis en dix groupes de 20 personnes dans un gymnase pour rencontrer différents intervenants : l’infirmière, la bibliothécaire, les pompiers, le BDE… Si cela nous a permis d’en apprendre davantage sur l’université, ses règles et ses aides, il fut cependant difficile de comprendre toutes les explications car nous étions dans un gymnase où tout résonnait, ce qui créait un brouhaha ! L’après-midi était libre, mais le soir, une soirée dansante étudiante était prévue dans un bar avec nourriture gratuite. Cette soirée était réservée aux étudiants internationaux ce qui nous a permis de mieux nous connaître. Le jeudi matin était consacré à un speed dating qui nous permettait de parler pendant 5 minutes avec des personnes du monde entier afin de découvrir d’autres personnes et de mieux faire connaissance entre étrangers. Même si nous étions beaucoup de Français, j’ai aussi eu la chance de pouvoir parler avec des Indiens et des Chinois même si ce fut parfois compliqué de les comprendre du fait de leurs accents. Le vendredi, pour le dernier jour, nous avons dû choisir une activité entre une visite du château de Kilkenny situé dans une ville voisine, faire de l’accrobranche ou du paintball.  Comme j’allais sûrement avoir d’autres occasions de visiter le château et que je ne voulais pas risquer de me faire mal avec le paintball, j’ai opté pour l’accrobranche, que j’avais déjà l’habitude de pratiquer en été. Ce dernier s’est achevé par une superbe tyrolienne de 300 mètres qui traversait une rivière.

 

Semestre international

 

Parlons des cours. Lesquels as-tu suivi en Irlande ?

Je suivais les cours du bachelor of science and bioscience, qui correspondait exactement à ce que nous faisons à Sup’biotech. Ce sont les mêmes matières (biologie, biochimie…) et seules quelques-unes diffèrent (fermentation, qualité …).

 

Comment se sont-ils déroulés ?

Mes cours étaient composés de huit enseignements : fermentation, manufacturing, biochimie, biologie, projet, qualité, mathématiques et chimie. Ils étaient répartis sur un emploi du temps qui variait peu d’une semaine à l’autre. Seuls certains TP comme ceux de biochimie et de manufacturing ne se déroulaient qu’une semaine sur deux alors que ceux comme la biologie, la fermentation et les TP de statistique sur ordinateur de avaient lieu chaque semaine. J’avais autant d’heures de cours que de TP, ce qui représentait en tout 23 heures d’enseignement. Si j’avais cours tous les jours, les enseignements ne commençaient qu’à partir de 9 h du matin et se terminaient au plus tard à 17 h, ce qui permettait d’avoir des journées allégées. Si nous n’avions pas de contrôles réguliers, chaque fin de TP entraînait la rédaction d’un compte rendu. De ce fait, nous arrivions souvent en avance le matin pour nous rendre à la bibliothèque et restions après les cours – elle fermait à 22 heures – pour avancer dans nos comptes rendus et dans nos projets.

 

Qu’as-tu pensé de la ville ?

Carlow est une petite ville de 23 000 habitants située à près de 80 km au sud-ouest de Dublin, mais malgré le fait que ce soit une petite ville, il y a tout ce qu’il faut ! On y trouve deux hypermarchés, de nombreux restaurants, des hôtels, des centres de soins, une piscine, trois universités (deux petites), des musées et deux cinémas. Pour autant, Carlow n’est pas une ville étudiante à proprement parler car de nombreux étudiants n’habitent pas Carlow ou le peu qui y résident la semaine rentre souvent chez eux le week-end. Elle est aussi très bien desservie par les transports en commun comme les bus et les trains, qui permettent de se rendre facilement dans les autres villes d’Irlande. Mais ce qui m’a le plus marquée dans cette ville, c’est la différence de pureté dans l’air avec la région parisienne. Là-bas, on respire, on sent qu’il n’y a pas de pollution et que l’air y est pur. Le seul point négatif est finalement que l’université de l’IT Carlow est un peu excentrée car c’est une ville dynamique de jour comme de nuit. Le fait qu’il y ait une discothèque amène des jeunes de toute la région, ce qui permet d’animer la ville le week-end et la semaine. De plus, les gens sont très sympathiques et, si on les aborde, ils nous aident volontiers et n’hésitent pas à répéter si nous n’avons pas compris.

 

Comment juges-tu la vie étudiante au sein de l’université ?

Comme les semaines de cours en Irlande s’effectuent avec des horaires réduits par rapport à la France, cela permet d’aller travailler le matin et l’après-midi après les cours à la bibliothèque pour étudier afin d’avoir du temps libre après. Une fois chez soi, on peut se détendre en regardant un film ou en lisant un livre… même s’il faut effectuer les tâches ménagères ! Le soir, les étudiants se réunissent souvent chez l’un d’eux pour passer une soirée entre amis ou bien dans un bar ou en discothèque. Tous les mercredis soir, la discothèque de la ville organise des soirées étudiantes à thème. J’ai pu participer à certaines d’entre elles comme la soirée Halloween où nous sommes venues déguisées afin d’assister à un show de drag queens ; la soirée année 90 où ils avaient mis à notre disposition des peintures fluorescentes et où plusieurs personnes étaient habillées en fluorescent.
On a parfois profité du week-end pour se balader dans d’autres villes et notamment Dublin, pour une journée shopping par exemple. Pour les étudiants internationaux, l’université organisait aussi des excursions d’une journée. Cela m’a permis d’effectuer des visites tout en rencontrant des étudiants venus d’ailleurs. C’est comme ça que j’ai pu visiter des lieux célèbres d’Irlande comme le Swiss cottage ou le château de Cahir.

 

Où as-tu voyagé durant ton séjour ?

En plus de Wicklow et Glendalough que j’ai visités avec mes parents, j’ai principalement voyagé durant les week-ends ou lors de la semaine de break que nous avons eu fin octobre. Quand Anna, ma meilleure amie de France, est venue me voir à la mi-septembre, nous nous sommes rejointes dans une ville voisine de Carlow : Kilkenny. Ce fut l’occasion pour nous de découvrir les richesses de cette ville médiévale. Le château, qui est l’un des plus anciens d’Irlande, fut construit pour contrôler un passage stratégique et il est à ce jour très bien conservé ! Nous avons aussi pu visiter le musée médiéval qui retrace l’histoire de la ville et de sa population. Lors de la semaine de break, ma colocataire Emma et moi avons voulu partir plus loin. Nous sommes donc allées en Irlande du Nord et plus précisément dans sa capitale, Belfast. Nous avons passé deux jours dans cette ville ou nous avons rejoint des amis rencontrés à Carlow. À Belfast, on ressent une ambiance particulière du fait des tensions entre l’Irlande du Nord et du Sud ainsi que celles entre protestants et catholiques. Ces conflits font l’objet de propagande affichée sur les murs de la ville à certains endroits. Un autre lieu célèbre de cette ville est la prison, qui n’est plus en activité à ce jour. C’est l’une des visites que j’ai préférée à Belfast car cela m’a permis de mieux comprendre l’histoire de cette ville et plus globalement de l’Irlande. J’ai aussi pu voir un navire ayant servi lors de la Seconde Guerre mondiale et visiter le musée du Titanic car Belfast est la ville où il fut construit. Lors de notre séjour, nous avons aussi eu la chance de partir en excursion organisée sur une journée pour découvrir le célèbre « Giant causeway » et le « Carrick-a-Rede Bridge », un pont suspendu au milieu des falaises et au-dessus d’une eau turquoise.

Si j’ai adoré l’ambiance anglaise de Belfast, je n’ai pas eu véritablement de coup de cœur pour Dublin, que j’ai trouvé sans intérêt particulier… Dublin est une ville froide du fait de sa proximité avec le bord de mer et ses tons sont ternes. J’ai pu cependant y apprécier la visite de quelques monuments, tel que le Trinity College, la plus ancienne université d’Irlande. Elle abrite une bibliothèque ancienne en bois avec des voûtes magnifiques. J’ai aussi pu visiter le musée de l’immigration qui retrace toutes les différentes phases de migration effectuées par les Irlandais. Pour finir, lors de la venue de mes parents et de leurs amis, j’ai visité l’incontournable « Guiness store house » où est expliqué comment cette célèbre bière est créée et toute l’histoire de cette famille.

 

Semestre international

 

Quel est ton niveau d’anglais depuis ton retour en France ?

Les premiers temps, j’ai eu besoin de quelques jours pour me réhabituer à parler et comprendre l’anglais, d’autant que l’accent Irlandais est très particulier et varié en fonction des personnes, notamment au niveau des « th » et des « y ». Par exemple, pour dire « I think », ils prononcent « tink ». Idem pour « thank you » : ils disent « tank yé » ! Les cours ont aussi été difficiles à suivre au début, mais c’est devenu de plus en plus simple au fil du temps. Plus je pratiquais régulièrement mon anglais en dehors des salles de classe avec des étudiants internationaux, principalement allemands, et plus je m’améliorais ! En parallèle de mes cours, j’avais également pris une option réservée aux étudiants internationaux qui s’intitulait « english for professional life » où nous avons réalisé au cours du semestre des CV, une lettre de motivation, des mails et des exercices de pratique orale. En conclusion, le fait que tous les cours soient en anglais et que je sois obligée de communiquer dans cette langue m’a permis de bien progresser.

 

Au final, que retiens-tu de ton semestre international ?

J’avais des aprioris avant de partir pour l’Irlande et j’avais surtout peur d’avoir du mal à m’adapter, d’avoir des visions différentes de la vie en collectivité avec mes colocataires et de ne pas très bien comprendre les cours. En fin de compte, mon semestre s’est très bien passé ! C’est une expérience à vivre qui m’a non seulement permis de progresser en anglais, mais aussi de grandir. En France, je n’avais jamais quitté le domicile familial seule ; cette expérience m’a appris à me débrouiller, à être plus autonome.

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