Campus à Lyon, semestre international… Sup’Biotech prépare déjà l’après Covid-19 !
Avec l’apparition du Covid-19 et l’annonce du confinement, de nombreux bouleversements ont eu lieu. Également concernés par la situation, les établissements de l’enseignement supérieur ont dû faire face à de nouveaux défis pour permettre aux étudiants de continuer à apprendre malgré des contraintes jusque-là inédites. C’est ce qu’a pu faire Sup’Biotech en instaurant un enseignement à distance dès le début de cette période si particulière pour préserver ses équipes et ses futurs ingénieurs. Maintenant que le confinement est levé et que la vie telle que nous la connaissions commence à reprendre doucement son cours, Vanessa Proux, la directrice de l’école, revient sur cette expérience ainsi que les conséquences de cette dernière, sans oublier d’aborder les contours de l’année 2020-2021 à venir. Une année qui sera notamment marquée par l’inauguration d’un nouveau campus à Lyon et l’ouverture du Cycle Ingénieur à la voie de l’apprentissage.
Vanessa Proux
Comment l’école a accueilli l’annonce du 16 mars déclenchant le confinement sur l’ensemble du territoire ?
Dès l’annonce du confinement, Sup’Biotech est passée à 100 % en distanciel, aussi bien pour l’enseignement dispensé aux étudiants que pour ses autres activités indispensables au bon fonctionnement de l’école, comme le volet administratif. Ainsi, toute l’équipe et tous les enseignants sont passés en télétravail tandis que les étudiants basculaient sur du téléapprentissage. Nous avons donc été suffisamment réactifs et organisés, d’autant que, dès le début du mois de mars, nous avions déjà anticipé le scénario d’un possible confinement à venir et préparé en interne les conditions relatives à une éventuelle fermeture de l’école. C’est ce que nous avons appelé le PCA, pour « Plan de continuité d’activité ».
La communauté de Sup’Biotech a-t-elle été touchée par la Covid-19 ?
À ma connaissance – et fort heureusement –, non. Toutefois, certains collègues et étudiants ont pu être touchés indirectement à travers des cas dans leur entourage. Le nombre de personnes contaminées aujourd’hui en France a beau paraître assez faible en comparaison avec la population totale de la France, la situation est loin d’être anodine et il n’est pas rare d’entendre parler de cas avérés dans ses connaissances personnelles et professionnelles. Je l’ai d’ailleurs personnellement constaté. Il ne faut pas prendre à la légère ce virus même si, encore aujourd’hui, on peine encore à se dire que nous avons dû faire face à une telle pandémie en 2020 et d’une telle manière ! Avant que tout cela n’arrive, je ne pensais pas vivre une période de confinement ni que nos enfants et la nouvelle génération connaîtraient cela.
Est-ce que le fait de passer à une pédagogie à distance a été bien reçu et suivi par les étudiants comme les enseignants ?
La transition vers le numérique s’est bien passée dans l’ensemble ! Grâce au travail des directeurs pédagogiques, les étudiants comme les enseignants ont pu être accompagnés durant toute la mise en place de l’enseignement à distance. Il a fallu changer les habitudes de travail, les outils pour enseigner… Les directeurs pédagogiques ont aussi organisé des réunions avec chaque promotion d’étudiants – chaque promo possédant un délégué – et, globalement, les retours ont été positifs. Les étudiants ont vraiment apprécié les efforts fournis par l’école pour permettre cette continuité pédagogique même s’il est évident qu’ils préféreraient retrouver le campus, se revoir et revoir l’équipe de Sup’Biotech. Le présentiel – et le lien social qui l’accompagne – leur manque.
Pour une école comme Sup’Biotech qui forme des ingénieurs en biotechnologies, le travail en laboratoire est fondamental. Comment conjuguer l’activité en laboratoire et le distanciel ?
C’est un bon exemple de notre capacité à trouver de solides alternatives ! Effectivement, pratiquer en laboratoire à distance n’est pas possible. Pour contrer cela, les enseignants ont mis à disposition des étudiants des vidéos montrant les techniques qu’ils auraient dû apprendre pendant les travaux pratiques (TP). Les séances de TP se sont ensuite transformées en séances de travaux dirigés (TD) qui utilisaient les valeurs expérimentales que les étudiants auraient dû obtenir lors des manipulations. Cette solution de substitution ne s’arrêtera pas là, j’espère, car, nous réfléchissons à mettre en place dès la prochaine rentrée, des sessions spéciales reprenant les principales séances pour les étudiants concernés afin qu’ils puissent tout de même mettre en application les pratiques indispensables. Pensées en plus des cours de la nouvelle année, ces séances seraient plus courtes car les étudiants auront déjà accompli une partie du travail à travers l’analyse des valeurs expérimentales.
Parmi les autres composantes de l’identité de Sup’Biotech, il y a le semestre à l’international de 3e année et la professionnalisation des étudiants, notamment au travers des stages. Le confinement a-t-il eu un impact sur elles ?
Pour l’international, pas du tout ! En effet, à Sup’Biotech, le départ pour l’étranger dans le cadre du semestre à l’international s’effectue à l’automne. De ce fait, nos étudiants étaient déjà tous rentrés en France à l’annonce du confinement. A l’inverse, les incertitudes actuelles autour de l’ouverture des frontières nous obligent à décaler exceptionnellement les dates pour nos futurs étudiants de 3e année : ces derniers effectueront donc leur semestre à l’international au printemps 2021. Cela montre que cette crise n’a pas que des conséquences en matière de réorganisation sur l’année en cours. Elle en a aussi sur celle qui vient. Il faut savoir s’adapter.
En revanche, pour les stages, cela a impacté nos étudiants de 5e année, alors en stage de fin d’études. Au final, 90 % d’entre eux ont pu continuer en télétravail. Le télétravail a d’ailleurs aussi permis aux étudiants en stage à l’étranger de rentrer en France et de poursuivre leur travail malgré tout. Certains stages ont tout de même été suspendus : ils ont repris en mai ou vont reprendre normalement au mois de juin. Cela nous a poussés à adapter notre processus d’évaluation et à reporter la date de fin de stage pour certains étudiants. La majorité pourra rendre son rapport et passer sa soutenance en septembre, tandis que pour les autres, cela se fera lors d’une semaine dédiée au mois de décembre.
En résumé, la crise du Covid-19 n’a pratiquement pas eu d’incidence sur le déroulement du cursus des étudiants.
Oui et c’était notre principal objectif. Nous voulions que chaque étudiant puisse aller au bout de son année scolaire et valider les compétences visées.
Par contre, qu’en est-il des Summer Schools que l’école organise chaque été sur son campus pour les étudiants étrangers ?
Elles sont malheureusement annulées. C’est évidemment dommage car nous avions déjà plusieurs inscrits et candidats bien avancés dans leurs démarches. Nous leur donnons tous rendez-vous à l’été prochain !
La Summer School sera de retour en 2021 ! Crédit Photos : Club Ephemere
Durant cette période, comment l’école s’est-elle organisée avec, non pas ses étudiants actuels, mais avec ceux et celles qui espèrent le devenir ?
Deux profils veulent rejoindre Sup’Biotech : les futurs bacheliers, pour intégrer l’école en 1re année, et des étudiants souhaitant changer de voie et intégrer l’école via les admissions parallèles. Pour les élèves de Terminale, le processus a continué à se faire via Parcoursup, en postulant au Concours Advance, le concours commun aux quatre écoles d’ingénieurs du Groupe IONIS. Toutefois, le Concours Advance a dû lui aussi s’adapter. D’ordinaire, il est composé de trois étapes – étude du dossier, des épreuves orales et des épreuves écrites. Cette année, la sélection n’a pu se faire uniquement sur l’étude du dossier. Évidemment, cette partie nous a demandé un travail encore plus approfondi. Nous avions une note de dossier composée des notes de Première et de Terminale dans les matières scientifiques, en anglais et en français. Nous avons créé une seconde note, nommée « note d’aptitude et de motivation », prenant en compte notamment une évaluation de la lettre de motivation et de la fiche avenir. Ainsi, cette note pouvait évoluer si l’élève appartenait à une classe européenne, était déjà actif au sein d’une association… Toujours pour les lycéens, nous avons organisé des événements internet en live. Lors de ces Journées Portes Ouvertes virtuelles, nous avons pu répondre à toutes leurs questions pour leur expliquer les nouvelles modalités du Concours Advance et les rassurer avant le dévoilement du classement Parcoursup.
Pour les étudiants qui sont dans un cursus post-bac sciences de la vie ou en PACES, et qui souhaitent rejoindre Sup’Biotech, nous avons poursuivi notre recrutement. Ce dernier consiste normalement en un entretien de motivation et des QCM. Comme les QCM étaient impossibles à distance, nous nous sommes adaptés en demandant aux candidats de concevoir, en français ou en anglais selon la classe demandée, une présentation de 15 slides minimum avec des commentaires incorporés sur un fait marquant des biotechnologies. C’est un bon exercice pour un futur ingénieur et une bonne manière pour nous de voir le sérieux mis dans la préparation de ce document. Les entretiens quant à eux, se sont déroulés via Skype.
Ces chamboulements n’interfèrent pas non plus avec la future ouverture du campus de Lyon ?
Pas du tout ! Nous continuons actuellement à préparer cette ouverture avec le directeur régional et la chargée de développement et de communication. Les élèves de Terminale intéressés par le fait de suivre leurs études à Lyon ont d’ailleurs pu exprimer ce choix sur Parcoursup. L’équipe locale continue aussi de faire passer des entretiens pour les places en 1re année allouées aux étudiants en PACES souhaitant rejoindre notre futur campus lyonnais.
Il en est de même pour l’ouverture du Cycle Ingénieur à la voie de l’apprentissage qui débutera à la rentrée. Nous continuons à recruter des apprentis tout en travaillant en étroite collaboration avec la CFA AFi24 pour faire connaître cette nouvelle filière aux entreprises et ainsi permettre aux futurs étudiants d’obtenir des contrats d’apprentis.
Le campus de Paris aura bientôt son pendant à Lyon !
Enfin, au-delà de la pédagogie, la crise du Covid-19 a aussi vu Sup’Biotech s’engager en faisant un don de matériel et en mettant en ligne un site dédié à l’information scientifique autour du virus.
C’est vrai. Notre contribution au niveau du matériel a toutefois été modeste. En effet, dans nos laboratoires, nous avions en notre possession des blouses, des charlottes, des gants et des masques inutilisés en raison du confinement. Nous les avons donc donnés à un Ephad ainsi qu’à des pharmacies pour qu’elles puissent les offrir au personnel soignant. C’était pour nous logique !
En ce qui concerne le site scientifique, je tiens particulièrement à remercier les chercheurs de l’école et notamment Frank Yates, le directeur de la recherche. Ce sont eux qui ont eu l’initiative de proposer un site pour recenser toutes les sources bibliographiques sur la Covid-19 et rendre ces informations accessibles au plus grand nombre. Sur ce site, les chercheurs ont également fait apparaître les enseignements donnés à Sup’Biotech pouvant être en lien avec le virus et permettant de mieux le comprendre, comme la nature de l’épidémie, les conséquences sur l’organisme ou encore la réaction du système immunitaire. C’est une très belle initiative qui a permis aussi de répondre aux sollicitations de nos étudiants. En effet, nombreux sont ceux à avoir posé des questions à nos chercheurs pour en savoir plus. Nous avons aussi eu la chance de pouvoir faire bénéficier nos étudiants d’une conférence en ligne privée avec un chercheur de l’Institut Pasteur sur le sujet. Cette dernière a beaucoup intéressé nos futurs ingénieurs, avec pas moins de 470 participants !