Focus sur Celescreen, la start-up de Camille Hetez (Sup’Biotech promotion 2014), lauréate du concours i-LAB 2014
Portée par Camille Hetez (Sup’Biotech promotion 2014), incubée au sein d’Agoranov et lauréate du Concours i-LAB récompensant les entreprises de technologies innovantes, la start-up Celescreen développe une méthode alternative de tests de screening toxicologique.
S’appuyant sur la réglementation REACH interdisant les tests sur les animaux pour l’industrie cosmétique, la méthode proposée par Celescreen permet de faire intégrer des substances / molécules / principes actifs à un ver c.elegans afin de voir s’il meurt ou s’il survit pour simplifier le procédé. Pourquoi un ver de terre ? Parce qu’il partage près de 60 % d’homologie génétique avec l’homme et qu’il est considéré comme « non souffrant ». Le brevet au cœur de Celescreen permet ainsi d’administrer de manière optimale la nourriture au ver, ce qui permettra à la société de proposer ses services à différentes entreprises de l’industrie cosmétique et pharmaceutique pour réaliser des tests de leurs différentes molécules. Ainsi, grâce à Celescreen, une entreprise pourra par exemple connaître rapidement quelles molécules sont toxiques ou non. Par exemple, pour 10 000 molécules testées, Celescreen pourra signifier que 5 000 d’entre elles sont non toxiques. Cela permettra au client de poursuivre ensuite de nouveaux tests plus élaborés (sur des souris par exemple dans le cas d’une entreprise pharmaceutique) en se basant seulement sur ces 5 000 molécules et non sur l’intégralité, ce qui représente indéniablement un gain de temps et un gain d’argent.
Quel a été ton parcours avant d’entrer à Sup’Biotech ?
Avant Sup’Biotech, j’ai fait une année en faculté de médecine à Tours. Ne voulant pas faire un an de pause avant de retenter ma chance, j’ai décidé de changer de voie. Je me suis alors renseignée sur les écoles qui travaillaient dans les domaines que j’affectionnais- ceux de la biologie et des biotechnologies – et c’est comme ça que j’ai découvert Sup’Biotech et son programme très intéressant.
Les biotechnologies t’intéressaient donc déjà avant d’intégrer l’école.
Oui. En fait, j’étais intéressée par tout ce qui était sciences du vivant et me suis rapidement rendue compte que Sup’Biotech offrait beaucoup d’opportunités dans ce domaine. Dès ma 1re année, j’ai d’ailleurs eu l’opportunité de partir en stage pendant mes vacances d’été alors que ce n’était pas obligatoire. C’était aux Etats-Unis, dans une entreprise de cosmétique, pendant deux mois. J’ai alors découvert ce monde-là qui m’a beaucoup intéressée. Du coup, pour mes deux stages suivants, cette fois obligatoires, j’ai également choisi de me diriger vers la cosmétique. À ce moment-là, je voulais évoluer dans la recherche.
Au final, tu as pourtant bifurqué vers l’entrepreneuriat…
Je n’ai pas vraiment bifurqué : l’entrepreneuriat est quelque chose qui m’a toujours intéressée – ma mère ayant monté son entreprise, j’ai baigné là-dedans depuis que je suis toute petite ! J’étais également très attirée par la vie associative, ayant fait 10 ans de scoutisme et organisé des voyages humanitaires. J’avais donc ça dans le sang.
En fait, tout a changé lors de ma 3e année, avec les cours de marketing. J’ai alors pu découvrir tout ce qui était « business » et ça m’a vraiment attirée. Du coup, après deux premiers stages en tant que technicienne de laboratoire, j’ai voulu me diriger vers un stage en développement de produits cosmétiques. C’est après cette expérience-là, que j’ai rejoint Science & Business Consult’ (SBC, soit l’association entreprise de l’école) en 4e année et que j’ai repris sa présidence pendant un an et demi avec Audrey Magnin pour vice-présidente.
L’équipe de Celescreen: Camille Hetez et Philippe Manivet
Qu’est-ce que t’a apporté SBC ?
C’était une expérience vraiment enrichissante, qui m’a donné encore plus l’envie d’entreprendre, de monter et gérer une structure. Être présidente de l’association, plus que le côté prestigieux, représentait un beau challenge car cela signifiait gérer une équipe de 10 personnes au quotidien.
En parallèle à ma présidence à SBC, j’ai intégré le cursus Entrepreneuriat car je me suis dit que je voulais « mettre les mains dans le cambouis ». Je me voyais plus être sur le terrain et dans l’action directement.
Est-ce que l’idée de Celescreen est née à ce moment-là ?
En partie car c’est grâce au cursus Entrepreneuriat que j’ai rencontré le docteur Philippe Manivet, qui est le co-directeur de la biobanque de l’hôpital AP-HP Lariboisière. C’est lui qui a eu l’idée de la technologie qui va permettre à la société de se créer (via un brevet). Nous nous sommes tout de suite bien entendus et avons rapidement décidé de commencer ensemble l’aventure Celescreen.
Êtes-vous seulement deux à travailler sur le projet ?
Il y a aussi des étudiants de Sup’Biotech de 5e année qui travaillent avec nous depuis plusieurs mois dans le cadre d’un Sup’Biotech Innovation Project (SBIP): il s’agit d’Amélie Bouchard et Alexandra Anteaume pour la partie R&D ainsi que Johanna Cadet et Anne-Sophie Dalla-Libera pour la partie marketing. Comme on a la même culture puisqu’on vient de la même école, c’est plutôt intéressant de travailler ensemble. D’autant qu’ils peuvent avoir des idées très innovantes ! Cela permet aussi d’échanger, de discuter et, surtout, d’avoir un regard extérieur, ce qui est toujours appréciable et constructif.
Quel est ton rôle au final dans tout ça ?
Au début, j’étais « simple » business developer sur le projet, c’est-à-dire que je travaillais avec Philippe sur tout ce qui était business plan, montage de dossiers, etc. De fil en aiguille, j’ai repris la direction du projet : la société n’est pas encore lancée officiellement mais je suis donc désormais la porteuse du projet et deviendrais la cofondatrice – et actionnaire – de l’entreprise lors de sa création d’ici le 1er semestre 2015.