« J’ai toujours été fascinée par le vivant »
Récemment, le IONIS Mag publiait une série de portraits de femmes qui « font la tech » au quotidien au sein des écoles et entités du Groupe IONIS et partagent l’envie de faire bouger les lignes alors les jeunes filles représentent seulement 25 % des étudiants dans la majorité des écoles d’ingénieurs et du numérique (même si le secteur de la biologie est une exception). En plus de Sophie Mothré, directrice du service des projets innovants (les fameux SBIP), ce dossier mettait également en avant une autre personnalité de Sup’Biotech : Agnès Saint-Pol, enseignante-chercheuse et responsable du laboratoire de recherche LRPIA !
Que fait le Laboratoire de recherche partenariale en ingénierie agroalimentaire (LRPIA) ?
Agnès Saint-Pol : Ce laboratoire, qui compte trois permanents de l’école, travaille à la valorisation de coproduits de l’agriculture sous forme de produits de biocontrôle : ce sont des produits utilisés à des fins phytosanitaires issus de mécanismes naturels, comme des insectes, des micro-organismes ou des substances naturelles (végétales, animales ou minérales). En ce moment, nous exploitons le potentiel antifongique de certains coproduits de la production maraichère pour extraire des substances qui pourront servir dans la lutte biologique.
Vous avez fait un doctorat en sciences de la vie. Comment vous est venue votre vocation scientifique ?
Pendant mes études, j’ai toujours été fascinée par le vivant. Les organismes vivants sont impressionnants du fait de leur prouesse technique ! Quand on regarde la structure et le fonctionnement d’une cellule, c’est extraordinaire. Bien que les connaissances grandissent, nous sommes loin d’être capables de reproduire ce que fait une cellule, un organisme. Et puis, j’avais aussi choisi de faire des études qui allaient me permettre d’apprendre tout au long de ma vie. La recherche me le permet, comme l’enseignement qui maintient un apprentissage plus général.
Pourquoi, alors que les sciences peinent à attirer des filles, les biotechnologies constituent une exception ?
Je ne sais pas… Depuis 2006, lorsque j’ai rejoint Sup’Biotech, les chiffres ont changé. À mon arrivée, il y avait une certaine parité. Mais depuis 4 ou 5 ans, nous avons une écrasante majorité de filles, près de 70 % ! D’un point de vue historique, les biotechnologies concernaient surtout la santé. Aujourd’hui, l’engouement de la nouvelle génération d’étudiants est très fort pour les questions environnementales auxquelles les biotechnologies peuvent apporter des réponses. Mais je ne m’explique pourquoi les garçons semblent moins intéressés par les biotechnologies. C’est une question de sensibilité qu’il faut développer avant les études supérieures et un sujet de préoccupation pour l’école qui souhaite attirer plus de garçons.
La recherche est-elle un environnement paritaire ?
Au niveau des chercheurs, oui. En revanche, les responsables sont très majoritairement des hommes. Mais à Sup’Biotech, ce n’est pas totalement le cas : j’en suis un exemple ! Les choses changent doucement, dans la recherche, comme ailleurs : on voit de plus en plus de femmes.
Qu’est-ce qui fait la force de Sup’Biotech ?
La qualité de son insertion professionnelle, liée à la personnalisation du cursus : nous laissons le temps aux étudiants de choisir ce qu’ils veulent faire et se construire. Car il arrive d’être performant dans une discipline et pas forcément dans une autre. Ce temps permet aux étudiants d’apprendre à se connaître et comme notre offre est vaste, ils peuvent se positionner dans ce qui leur plaît et là où ils sont bons. Comme ils sont satisfaits de ce qu’ils font, ils sont performants et plaisent naturellement aux entreprises. Cette personnalisation, qui n’est pas précoce est véritable une force !
Portrait initialement paru dans le IONIS Mag #50