De Sup’Biotech à la R&D
Interview de Christophe Przybyla (Sup’Biotech promo 2010), ingénieur de recherche à l’INSERM.
Au sein d’une unité de recherche INSERM (U753 – Immunologie des Tumeurs, Institut Gustave Roussy), Christophe Przybyla (Sup’Biotech promo 2010), ingénieur de recherche, travaille sur un projet en collaboration étroite avec le Luxembourg (Unité d’hématologie expérimentale, Centre Hospitalier du Luxembourg) ainsi qu’avec d’autres unités de recherche françaises. Il revient sur son métier, son entrée dans la vie professionnelle et ses études à Sup’Biotech.
En quoi consiste votre poste actuel ?
Mon travail consiste à décrypter le rôle, et donc les effets, des micro-ARN secrétés (encapsulés au sein d’exosomes) par des cellules cancéreuses du poumon sous l’influence d’un stress hypoxique (faible teneur en dioxygène) sur le microenvironnement tumoral. En effet, dans les tumeurs solides, la présence de zones d’hypoxie, due à une vascularisation défaillante au sein de la tumeur, est un facteur-clef dans le développement tumoral et dans la résistance aux traitements. Je gère ce projet de recherche dans son ensemble, des hypothèses de recherche à la rédaction et la présentation des résultats, en passant par le travail en laboratoire.
Quel aspect de votre métier vous passionne le plus ?
Ce qui m’attire, c’est l’innovation, ce sentiment d’être à la pointe des avancées en matière d’étude, d’analyse et de traitement anticancéreux. C’est également le sentiment de faire quelque chose d’important, d’apporter une contribution à l’édifice de la recherche. Voilà ce qui nous permet de débuter chaque journée avec le sourire.
Que vous a apporté Sup’Biotech ?
En quelques mots : une formation ultra-professionnalisante. En sortant, je me suis senti prêt à intégrer une équipe, une entreprise, quel que soit le corps de métier. À travers les projets réalisés dans divers domaines des biotechnologies, le large spectre de matières enseignées et les travaux en équipe, nous avons été préparés à être extrêmement polyvalents et dotés d’une forte capacité d’adaptation. C’est un critère-clef recherché par les entreprises de nos jours. Enfin, la formation nous a permis de découvrir nos limites, ce qui peut s’avérer très utile au cours d’une carrière.
Pourquoi avoir choisi cette carrière ?
Par passion. Tout d’abord, lors de mes deux premières années à Sup’Biotech, j’ai éprouvé un réel attrait pour les applications Santé/Pharma des biotechnologies, plus particulièrement dans le domaine de la cancérologie. Le stage d’initiation aux techniques de laboratoire que j’ai effectué en 2e année a conforté dans ce choix. J’ai ensuite réalisé mes deux stages suivants dans la continuité du premier, une régularité qui m’a permis d’obtenir ce poste quelques années plus tard.
En parallèle de ces expériences personnelles, les conseils des professeurs et intervenants extérieurs au sein de Sup’Biotech ont été déterminants dans mes choix et je leur en suis aujourd’hui reconnaissant.
Quelles sont vos perspectives et vos ambitions pour la suite ?
Je pense m’éloigner du travail de paillasse et me concentrer sur des activités plus en amont de la recherche pure. J’espère pouvoir occuper un poste répondant à mes envies d’ascension, par exemple dans une startup, alliant ainsi les notions de structure à taille humaine et pleine innovation. Je souhaite désormais acquérir une solide expérience de recherche dans un contexte industriel/privé avant d’envisager de diriger des équipes et, qui sait peut-être ouvrir ma propre structure !
Pourriez-vous décrire la manière dont vous voyez le monde des biotechnologies et son évolution ?
Les biotechnologies sont amenées à occuper une part de plus en plus importante dans l’industrie et dans les hautes technologies en général. Les startups en biotechnologies seront le moteur de l’innovation : on constate par exemple que les Big Pharma abandonnent peu à peu la R&D au profit des startups. Ces dernières ont vocation, après preuve de concept, à être rachetées par de grands groupes ayant la puissance financière nécessaire pour valider les innovations et les amener jusqu’au stade de produits. Je suis donc très confiant quant à l’avenir de ce secteur ; s’il existe un domaine qui tend à se développer, par opposition aux « vieilles industries », ce sont bien les biotechnologies.