« Les biotechnologies, un secteur en plein développement «
Secteur d’avenir, les biotechnologies occupent une place prépondérante dans l’industrie française. Très portées sur la recherche et le développement et plus généralement sur l’innovation, elles offrent de belles opportunités professionnelles. Ce domaine en pleine croissance enregistre un fort besoin en profils à double compétence scientifique/commerciale. Les biotechnologies touchent des secteurs variés, comme l’alimentation, la biologie moléculaire, la pharmaceutique ou l’énergétique. Alors que le secteur reste largement dominé par les États-Unis, la France, encouragée par les pouvoirs publics, recense de nombreuses PME innovantes qui se développent.
Entretien avec Vanessa Proux, directrice de Sup’Biotech.
Quelle place occupent les biotechnologies dans l’industrie française et mondiale ?
Grâce à l’acquisition de connaissances fondamentales sur le monde du vivant (comme le séquençage du génome humain) et à des progrès technologiques (biologie moléculaire, génie génétique, criblage à haut débit, bio-informatique…) à la fin du XXe siècle, les biotechnologies représentent un secteur industriel en plein développement dont l’importance grandit progressivement dans le tissu industriel français. Le secteur est d’ailleurs soutenu et encouragé par plusieurs dispositifs d’État comme le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI), les laboratoires d’Excellence (Labex), les Initiatives d’excellence (Idex), le Crédit d’Impôt Recherche (CIR)… Le secteur a aussi été intégré dans le 7e Programme-cadre de recherche et de développement au niveau de l’Europe qui parle d’ailleurs de « bioéconomie ». La tendance est similaire au niveau mondial avec des pays qui ont toutefois de l’avance dans le développement économique des biotechnologies comme les États-Unis et d’autres pays émergents, qui vont devenir des challengers à ne pas négliger, tels que l’Inde ou la Chine…
Quels secteurs sont concernés par les biotechnologies ?
Les biotechnologies concernent plusieurs secteurs d’activité tels que la santé (avec le développement de biomédicaments, de vaccins, de thérapies innovantes, génique ou cellulaire, traitements médicaux personnalisés…), l’agroalimentaire (outre les biotechnologies traditionnelles qui permettent de fabriquer des produits laitiers, des boissons fermentées, des procédés innovants donnent accès à une nouvelle catégorie d’aliments dont le marché est porteur : les « aliments-santé » (nutraceutiques, alicaments), le secteur agricole (« aidé » par les biotechnologies avec des techniques telles que la transgénèse), l’environnement (avec la valorisation d’agro-ressources, comme la production de biogaz à partir de déchets agricoles, familles de bactéries facilitant la dépollution des eaux usées et de sols contaminés par des métaux, le développement de biocarburants), l’industrie cosmétique (avec l’utilisation de molécules extraites du monde vivant pour fabriquer des produits cosmétiques et le développement de peaux artificielles pour remplacer les tests sur animaux prochainement interdits). D’autres secteurs industriels comme ceux de l’énergie, du textile ou des plastiques commencent à faire aussi appel aux biotechnologies.
Quelles opportunités professionnelles offrent les biotechnologies ?
Les biotechnologies étant un secteur en plein développement où l’innovation domine, les opportunités professionnelles vont être de plus en plus nombreuses pour les cadres ingénieurs, notamment dans les PME qui représentent la catégorie d’entreprises majoritaires du secteur. Le besoin de transformer les résultats de la recherche en applications industrielles est réel dans le monde des biotechnologies car il est clairement attendu par le consommateur et cette capacité relève du panel de compétences retrouvées chez les cadres ingénieurs.
Comment ont évolué et vont évoluer les métiers des biotechnologies ?
Les biotechnologies ont d’abord eu besoin de spécialistes en biologie moléculaire et en biochimie, issus plutôt de formation universitaire (doctorat). Puis les recruteurs ont commencé à s’intéresser aux formations de type ingénieur proposant des diplômés qui, en plus d’une solide culture scientifique, maîtrisaient aussi les rouages de l’entreprise, la gestion de projet, le management de l’innovation et les compétences pour savoir apprendre et se former tout au long de la vie. Ce type de profils est devenu plus recherché avec l’apparition de nouveaux métiers tels que ceux de la bio-informatique, du transfert de technologies et de valorisation de la recherche, du marketing de l’innovation, de la gestion de partenariats public/privé ou encore des affaires réglementaires.
En quoi Sup’Biotech prépare à ces nouveaux métiers ?
Sup’Biotech prépare à ces nouveaux métiers, d’une part en effectuant des mises à jour régulières de son programme d’enseignement, afin d’introduire des cours qui donneront aux étudiants les compétences spécifiques à ces métiers. D’autre part, l’école développe une pédagogie innovante basée sur l’apprentissage par projets avec un programme cadre de projets innovants appelés Sup’Biotech Innovation Projects (SBIP) déployés sur quatre ans, de la 2e à la 5e année du cursus. Le but de ce programme est de permettre aux étudiants d’acquérir l’esprit entrepreneurial et la méthodologie qui va avec. Enfin, nous tissons des liens étroits avec les entreprises des biotechnologies afin de faciliter les échanges entre les étudiants et les professionnels et faire ainsi mieux connaître les nouveaux métiers des biotechnologies auprès des principaux intéressés.