Rendre les insectes appétissants
A partir de la deuxième année, dans le cadre de leur cursus, les étudiants de Sup’Biotech s’investissent dans les Sup’Biotech Innovation Projects (SBIP) : des expériences de management de projet dans les biotechnologies. L’idée de cette initiative est de pousser les élèves à innover en collaborant par exemple avec des entrepreneurs et à dépasser leurs rôles d’experts en biotechnologies en se mettant dans la peau de gestionnaires de projets. Parmi les idées soumises cette année, Audrey Grelet (Sup’Biotech promotion 2015) a rejoint le projet proposé par Jimini’s, une société agroalimentaire spécialisée dans les insectes.
Les deux fondateurs d’Entoma et de Jimini’s (accroupis), entourés des étudiants de Sup’Biotech.
En quoi les SBIP entrent dans le projet pédagogique de Sup’Biotech ?
Ces projets permettent de développer nos compétences et utiliser les connaissances acquises lors de notre cursus à Sup’Biotech. Différents projets nous sont proposés. L’intérêt est de mettre un pied dans le monde de l’entreprise et d’avoir une vision globale de l’entrepreneuriat, tout en innovant et en mettant en pratique les enseignements acquis à l’école.
De mon côté je m’oriente vers les métiers du management de projets. Par conséquent m’impliquer dans le développement de Jimini’s, une gamme de produits apéritifs à base d’insectes comestibles, est vraiment très motivant.
En quoi consistent tes missions ?
Le projet est né d’un constat fait par les deux fondateurs de la société Entoma, Clément Scellier et Bastien Rabastens : en France, insecte comestible rime avec « Koh-Lanta » et « thrash », alors que dans de nombreux pays, ces derniers sont considérés comme des mets de choix. Ils se sont alors lancé le défi de développer une marque et un concept autour de produits apéritifs.
Aujourd’hui, avec leurs produits Jimini’s, la société fait appel aux services de nombreux professionnels, agence web, graphistes, laboratoire de formulation agroalimentaire, etc. L’entreprise prévoit des créations d’emplois pour l’année 2014. Actuellement, nous sommes six étudiants de Sup’Biotech à travailler aux côtés de Bastien et Clément : Ophélie Camile, Nicolas Duthoit, Audrey Grelet, Louise Kleim, Lucie Oriol et Charlélie Sabba-Leboff.
Notre mission se divise en deux parties. La première est de participer au développement de l’activité principale de Jimini’s, c’est-à-dire concevoir une gamme d’insectes apéritifs. En parallèle, nous organisons des évènements autour de la consommation des insectes. L’innovation réside davantage dans le mode de consommation d’insectes, en tant que produits raffinés, plutôt que dans la consommation d’insectes tels quels, qui ne suscite généralement que peu enthousiasme. Nous mettons tout en œuvre, des méthodes de préparation à la stratégie marketing, pour parvenir à ces objectifs.
Pourquoi avoir choisi d’explorer les champs de l’agroalimentaire ?
Pour l’instant j’hésite encore entre les métiers de la santé ou de l’environnement. Cependant dans les deux cas, les projets nécessitent un développement sur le long terme, notamment dans la santé car ils peuvent mettre jusqu’à 15 ans avant d’aboutir. L’intérêt de l’agroalimentaire est que le développement est beaucoup plus court. Cela permet ainsi d’avoir une vision globale du projet.
Jimini’s évolue sur un marché en devenir. En une année, nous avons déjà pu constater l’apparition de nouveaux acteurs et la médiatisation grandissante autour des insectes comestibles. L’entreprise souhaite devenir leader sur le marché des produits apéritifs à base d’insectes et asseoir sa notoriété en devenant la marque « historique » de ce type de produits, en faisant évoluer les mentalités. Ces produits seront d’ailleurs bientôt commercialisés. Nous avons pu constater une véritable attente du marché comme des distributeurs.