Un enseignant-chercheur publie un article sur l’engagement des bénévoles
Jean-Philippe De Oliveira est enseignant-chercheur en sciences humaines et sociales à Sup’Biotech et responsable du pôle consacré à ce même domaine. Il enseigne ainsi la méthodologie et initie les 1res et 2es années aux sciences humaines et sociales. Pour les 3es années, son cours traite de sciences et politique. Enfin, pour les 4es et 5es années, il anime des séminaires. Avec Lionel Pourtau, sociologue à l’Institut de cancérologie Gustave-Roussy et Dan Ferrand-Bechmann, professeur émérite de sociologie à l’Université de Paris VIII, il vient de co-signer un article sur l’engagement des bénévoles dans les associations de lutte contre le cancer. Ce dernier a été publié dans le n° 42 de la revue Les Tribunes de la Santé, éditée par les Presses de Sciences Pô.
Quelle est l’origine de cette publication ?
Je travaille avec Lionel Pourtau, sociologue à l’Institut Gustave-Roussy, sur un projet en sciences humaines et sociales pour l’Institut National du Cancer (INCa). Dans le cadre de ce travail en commun, Lionel m’a aussi proposé de m’associer à un de ses projets d’article. C’est une très bonne chose car cela montre notre capacité à travailler en commun sur des thématiques de recherche, pour renforcer notre projet INCa.
L’Institut Gustave-Roussy est partenaire de Sup’Biotech, n’est-ce pas ?
Oui. C’est le premier centre de lutte contre le cancer en Europe et, tout comme l’école, il est situé à Villejuif. Les étudiants de 5e année peuvent y suivre une semaine de formation sur le domaine de la cancérologie, assurée par des professionnels de l’Institut.
Quelle idée est développée dans l’article ?
Il s’agit d’un article qui traite des spécificités et des limites de l’engagement des bénévoles « concernés » dans les associations de lutte contre le cancer. Les bénévoles « concernés » sont des bénévoles qui ont été d’anciens malades ou proches de malades. Ce qui fait leurs spécificités avec, par exemple, des bénévoles qui n’ont pas de lien direct avec la maladie, c’est qu’ils considèrent leur engagement comme « une dette » qu’ils doivent à un proche décédé du cancer ou vis-à-vis du fait qu’ils ont eux-mêmes été guéris ; et qu’ils fondent leur légitimité à échanger avec les malades sur leur propre expérience de la maladie. Cela a néanmoins des limites car le malade a d’abord besoin de parler de sa perception de la maladie et pas forcément de la confronter à une autre expérience ; ensuite parce que la personne qui a guéri peut mettre en avant une forme d’exemplarité face à la maladie que ne peut atteindre tous les patients. Enfin, les associations de lutte contre le cancer ont besoin de bénévoles qui assument des tâches plus collectives, comme le montage de projets de financement ou de communication.