Serious game : quand les étudiants de 5e année de Sup’Biotech se prennent au jeu de l’entreprise
Depuis deux ans, Sup’Biotech propose à ses étudiants en 5e année de participer à un jeu de rôle un peu particulier car centré sur le monde de l’entreprise. Un moyen de les préparer encore davantage à la vie active grâce à des défis réalistes et relevés.
Qui a dit que « jouer » ne rimait pas avec « travailler » ? Sûrement pas Maxime Blanc. Ce consultant et enseignant en informatique permet en effet aux 5es années de Sup’Biotech de s’amuser sérieusement à l’aide de serious games, « des simulations de gestion d’entreprises » proposées « en anglais » et en ligne. Répartis en équipe, les étudiants doivent ainsi gérer leur société virtuelle sur plusieurs années fiscales et s’affronter pour être à la tête de la meilleure entreprise possible. « Tout l’intérêt du jeu réside justement dans le fait que les équipes jouent les unes contre les autres, explique l’intervenant. Il existe certains serious games où les équipes jouent contre une seule intelligence artificielle mais là, c’est différent : elles s’affrontent toutes au sein d’un même univers réaliste. » Pour mettre toutes leurs chances de leur côté, les étudiants doivent alors s’occuper de plusieurs critères (ressources humaines, R&D, chaînes de production, analyses des marchés et du marketing, etc.), le tout en un très court laps de temps. « En général, un serious game se déroule sur quelques jours. Un tour de jeu représente une année fiscale entière. En général, une partie complète correspond à 7 à 8 tours de jeu réalisés entre 3 et 6 jours, une semaine. »
Exemples d’interfaces du serious game utilisé par les étudiants de Sup’Biotech © Cesim
Un bon exercice à quelques mois du « grand bain de la vie active »
Cette année, Maxime Blanc avait décidé de s’appuyer sur un serious game dans le secteur des produits pharmaceutiques. « Il fallait appuyer l’innovation pour découvrir de nouveaux médicaments et pouvoir gérer sa production », détaille-t-il. Outre la question de l’accréditation des médicaments, forcément délicate, la principale difficulté pour les équipes-entreprises impliquées résidait essentiellement dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement en matières premières. « Dans le cours du jeu, c’est elle qui subissait le plus de perturbations, affirme l’enseignant. Si un des composants principaux, un des principes actifs ou un des excipients était en rupture de stock et que les étudiants n’avaient pas rien prévu pour amortir les variations dans la chaîne de production, ils ne pouvaient plus produire ni vendre de médicaments : c’était terminé. Les équipes s’affrontaient alors plus sur les approvisionnements que sur les prix. »
Pour le responsable du serious game, l’exercice a bel et bien porté ses fruits : les étudiants de 5e et dernière année de Sup’Biotech sont pour la plupart déjà prêts à se lancer dans le monde du travail. « Comme ils ont eu plus de cours que les autres années du cursus, ils ont plus de maturité et cela se sent. Ils ont aussi beaucoup de dynamisme et ont traité ce serious game comme s’ils étaient déjà en stage, avec une approche très professionnelle du sujet. Etant donné qu’ils sont à quelques mois du grand bain de la vie professionnelle, ils s’investissent à fond dedans. »