Participez au premier colloque international dédié aux biobanques, les 12 et 13 mai 2016
Docteur en sociologie, Fabien Milanovic est enseignant-chercheur à Sup’Biotech et responsable du pôle des biotechnologies en société. Avec d’autres chercheurs, Noémie Merleau-Ponty et Perig Pitrou, il organise un colloque international les 12 et 13 mai 2016 consacré aux biobanques.
D’où est venu l’idée d’organiser ce colloque ?
Fabien Milanovic : D’un séminaire « Anthropologie de la vie et des représentations du vivant » proposé par l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il est organisé par des anthropologues qui travaillent sur le vivant, mais sur des aspects très particuliers, comme par exemple les divinités des sociétés amérindiennes et africanistes. L’idée de leur travail, c’est de s’intéresser à ces populations qui, à travers à les divinités, peuvent agir sur le vivant. Ce séminaire permet donc d’aborder aussi bien ces « forces un peu spéciales », ces croyances, mais aussi la biologie et les sciences de la vie, qui elles s’intéressent à l’utilisation du vivant. C’est en discutant avec les organisateurs de ce séminaire que je me suis dit qu’il serait intéressant de mettre en place un colloque sur les biobanques offrant un croisement des regards entre sciences sociales et sciences de la vie.
Pour cela, j’ai pu compter sur l’aide de Perig Pitrou et Noémie Merleau-Ponty. Le premier est un anthropologue chargé de recherche au CNRS dans le Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France, un laboratoire prestigieux fondé par Claude Lévi-Strauss qui travaille également avec l’EHESS. Il a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2016 et occupe également le poste de directeur-adjoint de la Pépinière Interdisciplinaire CNRS-PSL sur la thématique « Domestication et Fabrication du vivant ». C’est d’ailleurs dans le cadre de cette pépinière que le colloque est organisé en partenariat avec Sup’Biotech. Quant à Noémie Merleau-Ponty, elle est aussi anthropologue. Elle réalise actuellement son post-doctorat au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et travaille plus spécifiquement sur les cellules souches.
Que sont les biobanques ?
Les biobanques sont des lieux où est organisée cette étrange activité consistant à collectionner le vivant. Celle collection du vivant peut concerner de l’humain, de l’animal, du végétal, du microbien… Pour l’humain, on collectionne de l’ADN, des protéines, du sang, des organes, des tumeurs cancéreuses, etc. Pour ce qui est des animaux, on collectionne par exemple des ressources génétiques animales dans des perspectives de conservation de la biodiversité ou pour des croisements d’animaux domestiques. Dans le domaine végétal et microbien, on collectionne pour des activités de recherche, d’amélioration du vivant ou de mémorisation. Les biobanques sont donc des lieux de mise en collection à des fins de mise en circulation et de production.
Pourquoi avoir voulu les placer au cœur de ce colloque ?
Il faut savoir que les biobanques sont extrêmement présentes dans différents milieux de recherche et dans le domaine biomédical. Par exemple, il existe un réseau français de biobanques, piloté par l’Inserm et regroupant une dizaine d’entre elles. On peut également citer les établissements hospitaliers en charge du cancer qui possèdent tous des banques de tumeurs cancéreuses. Bref, les biobanques sont très répandues, ce qui est très important en termes de soins pour les humains et d’activité de recherche. Vient alors un paradoxe : malgré leur forte présence, les biobanques ne font que très peu l’objet de recherche ! Si c’est un peu le cas dans le monde anglophone, ce n’est quasiment pas d’actualité en France ! Il fallait réparer cela et ce colloque sera donc le premier à leur être entièrement consacré.
Quel sera le programme ?
Le principal avantage du colloque, c’est sa pluralité. Ainsi, si les biobanques humaines occuperont une place centrale, l’événement verra aussi de nombreuses discussions porter sur les biobanques animales, végétales et de microbiens. Un vrai croisement des regards ! L’autre caractéristique de l’élément, c’est sa démarche interdisciplinaire : la manifestation permettra à des chercheurs des sciences sociales et des sciences de la vie de se rencontrer et d’échanger sur différentes thématiques. Le colloque est donc destiné avant tout aux chercheurs, mais aussi aux institutions en charge des activités des biobanques. Sera ainsi organisée une table-ronde assez fournie qui réunira des représentants de l’Institut Pasteur, de l’Inra, de l’Inserm, du Cecos (Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain)… Enfin, les étudiants intéressés par ce sujet sont, bien entendu, les bienvenus !
Sup’Biotech et la Pépinière interdisciplinaire CNRS-PSL « Domestication et fabrication du vivant » présentent :
Le Colloque International « Les biobanques : quelles reconfigurations pour le vivant ? Approches interdisciplinaires et comparatives »
Le jeudi 12 et le vendredi 13 mai 2016 à l’EHESS (auditorium)
190-198, avenue de France
75013 Paris
Inscription obligatoire (dans la limite des places disponibles) via le formulaire en ligne