Alimentation & insecte : le projet innovant Les Minuscules voit les choses en grand !

Présents sur le podium de l’Innovation Challenge Day, le concours qui met en lice les SupBiotech Innovation Projects (SBIP) portés par les étudiants de 3e et 4e années, Les Minuscules s’inscrivent dans le domaine des biotechnologies dédiées à l’alimentation. L’équipe, plus fourmi que cigale, souhaite conquérir vos assiettes… et pourrait bien y arriver !

Pour trouver une bonne idée d’innovation à développer, il suffit parfois de regarder juste sous son nez ou plutôt dans son assiette dans le cas des Minuscules, le projet de Marine Berthod, Nathan Bourgé, Doriane Callot, Thibault Desbois, Augustine Durantel, Morgane Frot, Alice de Missolz, Marie-Amélie Petter et Emma Rossi (promo 2024).

« Tout est parti d’un simple constat, confie Alice, cheffe du projet. En effet, nous tous, au sein de l’équipe, adorons bien évidemment manger, comme beaucoup d’autres personnes, mais nous avions aussi conscience que nos choix alimentaires pouvaient avoir un impact négatif assez fort sur l’environnement et notre santé. Comme nous voulions que le repas reste un moment convivial, nous avons donc commencé à imaginer une alternative plus respectueuse de la santé, de l’environnement et de la société en général. C’est comme ça que le projet Les Minuscules a démarré ! »

Plus d’insecte dans nos assiettes, moins de pollution pour la planète

Afin de mener à bien son SBIP, l’équipe fait rapidement un choix fort : dire adieu à la consommation de viande pour miser sur l’élaboration d’une gamme d’alternatives à base d’insecte. « Cela permet d’apporter les mêmes taux protéiques que la viande et donc de s’y substituer », souligne Alice. Toutefois, ce n’est pas le seul avantage résidant dans le fait d’utiliser des petites bêtes au lieu des grosses : « Consommer des insectes à la place d’animaux signifie aussi consommer moins de gras et bénéficier de nutriments essentiels pour être en bonne santé ! »

Un autre atout de l’approche privilégiée par les futurs ingénieurs concerne directement l’absence de graves conséquences environnementales, la consommation d’insectes n’impliquant pas d’agriculture intensive, de transports importants, de fortes émanations de gaz à effet de serre et d’immenses besoins en eau. « En fait, outre ses avantages nutritionnels naturels, l’insecte se présente véritablement comme une nouvelle option viable à la viande, ce qui permet aussi de diminuer la pression sur les autres alternatives végétales qui existent actuellement et se développent aussi de plus en plus, analyse Alice. Et ça, ça ne peut être que positif ! »

Pour autant, la gamme pensée par Les Minuscules n’est pas uniquement composée d’insecte, Union européenne oblige. « Actuellement la réglementation Novel Food limite en pourcentage l’utilisation de certains ingrédients d’insectes en alimentation, ce qui fait que nos recettes en incorporent seulement entre 10 et 20 %, explique la cheffe de projet. Le reste se compose de légumes ou légumineuses locaux et de saison, dans cette même approche durable. Le résultat nous permet d’atteindre tout de même les seuils nécessaires pour être considéré riche en protéine mais aussi obtenir un Nutri-Score A ! »

Une mission : apporter un nouveau regard sur l’insecte et l’alimentation durable !

Régulièrement, l’équipe des Minuscules organise des séances de dégustation, sur le campus de SupBiotech comme à l’extérieur, notamment auprès des habitants de Villejuif. L’idée derrière ces phases de test est à la fois d’améliorer la recette de leur produit en fonction des retours – actuellement, les étudiants utilisent leur préparation pour créer des galettes salées qui se laissent aisément dévorer par les curieux –, mais surtout changer le regard des gens sur la consommation d’insectes.

En effet, le vrai défi des Minuscules repose moins sur la R&D en laboratoire culinaire que sur l’acceptation des potentiels consommateurs : « C’est notre plus grand défi, mais on le voit plus comme un enjeu qu’un obstacle, estime Alice. Nous savons que seule la sensibilisation permettra de faire accepter le principe et ça nous stimule. D’ailleurs, on aimerait bien organiser d’autres séances dans différents lieux – des écoles, des maisons de retraite… – car l’aspect humain compte beaucoup pour nous. Nous sommes persuadés que l’insecte représente l’alimentation d’aujourd’hui et de demain et c’est aussi ça qu’on veut transmettre en rassemblant les gens ! »

Petit à petit, Les Minuscules ne cessent de grandir !

En plus de vouloir changer le regard sur la présence d’insecte dans nos assiettes, l’équipe des Minuscules affiche de grandes ambitions pour son avenir. « Un de nos objectifs est de proposer des produits versatiles, comme des aides culinaires, afin de toucher un maximum de restaurations hors foyer ; cela leur permettrait de réemployer notre gamme à leur façon, de se la réapproprier, et ainsi de cuisiner une grande variété de recettes sans protéine animale, glisse Alice. La prochaine étape demandera donc de ne pas nous reposer sur nos lauriers ! »

Dans le viseur des futurs ingénieurs, plusieurs échéances se dessinent. « On aimerait améliorer notre premier produit mais aussi étendre notre gamme tout en imaginant la chaîne de production nécessaire si l’on souhaite produire à grande échelle par la suite, affirme Alice. Nous espérons aussi pouvoir participer à deux concours – Cap Protéines et Ecotrophelia – pour nous challenger, nous pousser à présenter un produit prêt à être commercialisé et, surtout, voir si l’on a les capacités pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale par la suite ! » Nul doute que ces neuf étudiants de 5e année ont les compétences et la motivation pour permettre à leur SBIP de faire sa mue en start-up prometteuse !