Une start-up de biotechnologies cofondée par Carine La (Sup’Biotech promo 2013) pour aider la filière viticole française

Carine La (Sup’Biotech promo 2013) est directrice générale d’Anova Plus, une start-up de biotechnologies qu’elle a cofondée en 2012 alors qu’elle était en étudiante en 4e année. Tournée vers l’environnement et incubée au Genopole, le premier biocluster français en recherche génétique et génomique situé à Evry (91), cette jeune société développe et commercialise des tests rapides pour détecter des pathogènes agricoles qui peuvent toucher différentes filières (viticoles, potagères, horticoles, etc.). Un bon moyen de démocratiser davantage les outils de biotechnologie tout en facilitant la vie des agriculteurs.

anova_plus_entreprise_carine_la_diplome_supbiotech02.jpgDe l’association à l’entreprise
Pour Carine, l’aventure Anova Plus a d’abord commencé à travers Science & Business Consult’ (SBC), l’association entreprise de Sup’Biotech qu’elle a créée en 2011 avec d’autres membres de sa promotion (Florian Morillon, Laurent Ponce, Julien Calvez et Morgane Elmorjani). C’est en réalisant ainsi une mission dans le cadre de SBC qu’elle rencontré Marc Masson en mars 2012. De fil en aiguille, l’étudiante et ce généticien des plantes (ou agro-généticien), également serial entrepreneur à l’origine d’Agdia-Biofords (un des leaders mondiaux pour le développement et la création de kits de détection des pathogènes et des OGM des plantes), sympathisent et pensent à associer leurs forces. « Alors que j’étais en fin de 4e année, Marc m’a proposé de le rejoindre dans cette aventure entrepreneuriale autour d’une nouvelle technologie qui pouvait simplifier tous les processus de détection d’ADN et être utilisée directement sur le terrain, raconte Carine. C’était une belle opportunité : Marc me transmettant son savoir, ce qu’il a pu connaître à travers son parcours, quand moi je lui apporte une vision plus ‘jeune’ et une approche différente de l’entrepreneuriat. »

Dès lors, les deux cofondateurs d’Anova Plus décident de trouver une application à cette technologie. « Avec tous les cours en biologie qu’on avait à Sup’Biotech et notamment avec le contexte actuel de la filière viticole, j’ai tout de suite pensé à lancer notre premier projet autour d’un test permettant de détecter une maladie de la vigne incurable, la flavescence dorée, explique Carine. Cela nous tient d’autant plus à cœur que le vin fait partie du patrimoine français : cette maladie concerne donc tout le monde. »

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De gauche à droite : Marc Masson, co-fondateur et président, Yohan Rodolphe (Sup’Biotech promo 2014), ingénieur R&D qui a rejoint Anova Plus cette année, Julien Schmidt, PhD en biologie moléculaire végétale, et Carine La, co-fondatrice et directrice générale

La flavescence dorée, un fléau pour les vignobles
La flavescence dorée est une maladie de quarantaine en France : à partir du moment où un cep contaminé est détecté, le principe de quarantaine réglementaire est obligatoirement appliqué pour éviter sa propagation. Des traitements insecticides, seulement préventifs, sont alors utilisés pour tuer l’insecte qui va transmettre la maladie d’un cep à un autre. En parallèle, des échantillons de pieds considérés comme douteux sont envoyés en laboratoire pour analyse. Si ces derniers sont contaminés, ils sont alors arrachés puis brûlés. « Cette maladie, au bout de trois ans, induit la mort du cep et il n’existe pas de traitement curatif aujourd’hui, assure Carine. Le seul moyen pour lutter contre elle consiste donc à la détecter le plus tôt possible et agir contre la propagation. »

Jusqu’à présent, la lutte préventive se résumait à prospecter de manière visuelle dans les vignobles les symptômes associés à cette maladie, confirmer que c’est bien cette maladie en envoyant les échantillons douteux au laboratoire et, en même temps, faire des étendages d’insecticide dans les vignobles qui se trouvent en zone obligatoire. « Aujourd’hui, les laboratoires ne font malheureusement que confirmer la prospection qui se fait sur le terrain mais ce processus est trop long et le procédé actuel pas assez préventif, souligne Carine. D’autant plus qu’utiliser autant d’insecticides en prévention a un impact sur l’environnement et provoque finalement très peu de résultats : de nombreux viticulteurs expliquent que, depuis les débuts de l’application de cette méthode il y a 60 ans, on assiste à une progression de la maladie ! Le foyer était au départ dans le Gers mais, depuis quelques années, s’est étendu aussi en Aquitaine, en Bourgogne et apparaît de plus en plus dans la région du Languedoc-Roussillon… Dans le cas de la flavescence dorée, 60 % du vignoble français se trouve dans des zones à risque. »

anova_plus_entreprise_carine_la_diplome_supbiotech03.jpgDes kits de détection sur le terrain
Anova Plus souhaite donc changer la donne en améliorant grandement le processus de détection de cette maladie grâce à son kit qui évite le passage par la case laboratoire. Avec ce kit, le viticulteur doit simplement broyer une feuille dans un sachet plastique puis à mettre le jus de broyat sur une bandelette pour observer le résultat. « Nous essayons justement de transférer des outils de laboratoire sur le terrain, pour que les agriculteurs puissent faire eux-mêmes leurs tests. Cette solution permettra également d’utiliser plus intelligemment les pesticides : au lieu de les étendre sur toute une région alors que nous ne sommes pas sûrs de la présence de la flavescence dorée, on localiserait leur utilisation », espère Carine.

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