Biotechnologies bleues : l’appel de la mer
La semaine européenne des biotechnologies avait lieu du 30 septembre au 4 octobre. Parmi les deux seules conférences publiques françaises organisées à l’occasion, une était consacrée aux biotechnologies marines – aussi appelées biotechnologies bleues. Plutôt méconnu, ce champ des biotechnologies a pourtant beaucoup à offrir, que ce soit en termes de perspectives de recherche, de possibilités industrielles et de développement économique.
Les microalgues, matière essentielle aux biotechnologies bleues
Les biotechnologies bleues : qu’est-ce que c’est ?
Concrètement, les biotechnologies bleues désignent l’application des méthodes de la biologie liées à d’autres disciplines (informatique, génétique, physique, chimie…), se servant des ressources marines (algues et microalgues essentiellement) comme matériau de base, ce afin de produire des services et des biens.
Aujourd’hui, les entreprises œuvrant dans les biotechnologies bleues ont un chiffre d’affaire jusqu’à 20 fois inférieur aux biotechnologies rouges (liées à la médecine) par exemple. Cependant, on constate que leur croissance est très rapide : depuis une dizaine d’années, le marché des biotechnologies marines croît de 10 % par an.
Quelles applications ?
Contrairement aux biotechnologies rouges, vertes ou blanches (qui sont déterminées par le marché visé), les biotechnologies bleues se définissent par leur matériau de base : les ressources maritimes. En cela, elles peuvent avoir des usages dans la cosmétologie (crèmes, soins du visage, thalassothérapie), l’industrie agro-alimentaire (compléments alimentaires, engrais issus du traitement des microalgues), l’énergie (biocarburants de deuxième et troisième générations) ou encore pharmacologie.
Si pour l’instant, la plupart des projets français dans le secteur sont encore en phases de R&D ou de tests, l’intérêt croissant que porte le pouvoir public pour les biotechnologies bleues peut laisser présager un développement important de ce domaine dans les années à venir.
Site de prodution de Fermentalg, société spécialisée dans les biotechnologies marines
Quel avenir pour les biotechnologies bleues ?
Avec plus de 75 % de ses frontières bordées par les mers et l’océan (soit près de 13 000 kilomètres de côtes en tout, territoires ultramarins compris), la France a clairement un rôle à jouer dans le domaine des biotechnologies bleues. Quelques pôles de recherches existent (essentiellement en Bretagne et dans la région PACA), autour desquels des clusters d’entreprises spécialisées dans ce secteur ont été montés.
Cependant, en comparaison avec les Etats-Unis (notamment en Californie), la Chine, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, notre pays est en retard. Les étudiants en biotechnologies ont donc tout intérêt à s’intéresser aux possibilités offertes par les ressources maritimes. Le secteur n’en n’est qu’à ses balbutiements et les projets portés, par exemple, par l’IFREMER, autour de la cosmétologie (cette industrie étant un des symboles de la France à l’international) ou des biocarburants (la production annuelle possible d’huiles à base d’algues dépassant la somme de celles de palme, de tournesol, de soja et de maïs à l’échelle mondiale), lui laissent entrevoir un bel avenir.