CryoTransplant : un projet étudiant de Sup’Biotech au service de la transplantation d’organes
Essentiel pour sauver des vies, le don d’organes fait pourtant face à un problème majeur au quotidien : la durée de conservation des organes. En effet, 7 transplants sur 10 ne peuvent finalement pas être utilisés par les chirurgiens à cause de leur faible temps de conservation actuellement situé entre 4 h et 24 h. Mais tout cela va peut-être bientôt changer grâce au Sup’Biotech Innovation Project (SBIP) de six futures ingénieures de la promotion 2022 de Sup’Biotech. Son nom ? CryoTransplant. Déjà lauréat en 2021 du Biomim’Challenge et du concours IBIS, ce SBIP prometteur va désormais intégrer le programme Shaker du Genopole. L’occasion de retracer sa genèse !
L’équipe de CryoTransplant
De gauche à droite : Rose Cahagne, Camille Dorme, Emma Goux, Ambre Caravati, Noémie Flajolet et Caroline Ivsic
L’histoire de CryoTransplant commence non pas dans un laboratoire, mais devant un écran de télévision, « tout simplement après que l’une de nous ait regardé un reportage présentant les propriétés très particulières d’une grenouille, la Rana sylvatica », explique Camille Dorme, membre du pôle marketing du projet. Communément appelé grenouille des bois et vivant principalement dans des régions très froides comme l’Alaska ou le Canada, cet amphibien surprenant est capable de se protéger des très basses températures en adaptant son métabolisme. Il n’en faut pas moins pour stimuler la créativité des étudiantes. Dès le mois de janvier 2020, Rose Cahagne, Ambre Caravati, Noémie Flajolet, Emma Goux, Caroline Ivsic et donc Camille entament un important travail avec une idée en tête : trouver comment utiliser cette particularité en santé, un domaine qui les intéresse particulièrement. Et rapidement, le thème de la conservation des organes leur paraît évident. « Nous avons commencé avec le principe, puis la solution et nous avons ensuite recherché le problème, rembobine Camille. Il y a d’abord eu une grande phase de recherche bibliographique sur le métabolisme de cette grenouille afin d’identifier les molécules susceptibles de nous intéresser pour notre solution. Nous avons aussi effectué des recherches sur la cryopréservation des organes, pour faire un point sur les solutions actuelles développées pour tenter de conserver les organes plus longtemps, à des températures plus ou moins basses. » CryoTransplant Une réelle application des principes du biomimétisme !
Le déclic des concours
Plus que motivée et consciente de l’intérêt de sa démarche, l’équipe de CryoTransplant avance et se fixe un objectif : réussir à concevoir deux sérums justement capables de protéger les organes et donc de les conserver plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Et pour confronter son idée au monde extérieur et tenter d’obtenir des financements pour le développement de sa solution bio-inspirée, elle n’hésite pas participer à des concours en parallèle. Un choix qui va s’avérer payant, avec deux prix remportés lors du concours IBIS et du Biomim’Challenge. « Lors des concours, on rencontre beaucoup de professionnels, poursuit Camille. Par exemple, lors du Biomim’Challenge, on a également pu visiter tous les stands de la Biomim’expo, échanger avec énormément de gens, assister à des conférences… Et comme on a gagné en visibilité grâce à notre prix, on a aussi pu entrer en contact avec d’autres personnes susceptibles de nous aider pour la suite. Nous sommes ainsi en train de voir s’il est possible de suivre un programme avec la Banque populaire, via sa fondation, qui propose un axe environnement santé. On espère être retenu dans l’appel à projets et ainsi obtenir des financements pour nous aider à réaliser notre preuve de concept ! »
L’équipe lors du Biomim’Challenge, accompagné de Johann Habersetzer, enseignant à Sup’Biotech
Bientôt la création d’une entreprise ?
Pour justement aller plus loin, CryoTransplant a aussi postulé avec succès au programme Shaker du Genopole qui accompagne les néo-entrepreneurs dans leur développement de projet. « C’est Rose, de notre pôle R&D, et Emma, la chef de projet, qui ont porté le projet devant le Genopole pour intégrer le programme. Maintenant qu’elles ont été acceptées dans l’incubateur, elles vont pouvoir assister à des conférences et suivre des formations pour avoir les clés en vue de réaliser la preuve de concept. Plus tard, elles espèrent pouvoir monter la start-up ! » Une ambition à la hauteur des attentes placées en cette solution innovante même si, au départ, rien ne prédestinait ce SBIP à se tourner vers l’entrepreneuriat. « C’est vrai que, lorsqu’on nous présente les SBIP, on nous dit qu’on a la possibilité de développer un projet de A à Z – ce qui est une super chose car ce n’est pas toujours le cas dans d’autres écoles – mais je n’aurais jamais imaginé qu’on aille jusqu’à vouloir créer une start-up derrière, précise Camille. C’est quelque chose qui s’est fait naturellement : nous étions, de base, déjà toutes emballées par le projet, mais c’est en participant à des concours que l’on a vraiment commencé à se dire que le projet pouvait véritablement intéresser des professionnels. Cela nous a motivées encore plus. Aujourd’hui, nous sommes toutes très fières du chemin parcouru et assez curieuses de savoir jusqu’où nous pourrons aller ! »
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