Débat à Sup’Biotech : l’innovation dans le renouveau industriel

Organisé par une dizaine d’étudiants de deuxième année de Sup’Biotech, le premier promodébat de l’école s’est tenu le lundi 25 février. En prolongation de la Cité de la Réussite, il réunissait le professeur Jean-Claude Chermann, co-découvreur du VIH, et Jean-Yves Le Bouillonnec, député-maire de Cachan et président de la Conférence territoriale de la Vallée Scientifique de la Bièvre. Ils étaient réunis autour de la thématique du « rôle de l’innovation par le chercheur et l’ingénieur dans le renouveau industriel ».

Redéfinition du territoire par et pour la recherche

Après avoir convenu de la nécessaire collaboration entre l’ingénieur et le chercheur – sans quoi les recherches ne resteraient que dans le champ du théorique et les applications impossibles – les deux intervenants sont revenus sur le rôle du politique dans le renforcement de cette collaboration. S’appuyant sur l’exemple de la Vallée Scientifique de la Bièvre, Jean-Yves Le Bouillonnec a rappelé l’importance d’un tel projet aux échelles locale (réhabilitation et restructuration d’anciennes banlieues ouvrières/industrielles), régionale (différenciation et complémentarité par rapport à Paris), nationale (création d’un réseau de pôles de compétences scientifiques) et internationale (stratégie de positionnement face à la concurrence des puissances émergentes). Dans ces conditions, tous les acteurs scientifiques, industriels, économiques, scolaires et politiques peuvent se rencontrer facilement, entraînant un nouveau mouvement dans la recherche et l’application de cette dernière.

Faire naître l’innovation

Dans ce nouveau bouillon de cultures, les idées neuves peuvent émerger plus facilement. Car l’innovation est moteur de la recherche. Comme l’a souligné le professeur Chermann, avec la mondialisation, les matériels, techniques et processus ont été uniformisés. L’innovation ne peut donc naître que des nouveaux champs d’application de la recherche. Aux ingénieurs de développer de nouvelles pratiques. Cette réflexion fondamentale et un sens de l’observation aigu sont au cœur des futures découvertes.

En faisant en sorte que chercheurs et ingénieurs se rencontrent plus souvent et facilement, on accélère également le temps de développement appliqué. Aujourd’hui (exception faite des travaux dans l’urgence, comme lors de la crise du H1N1), le temps entre une découverte théorique et sa mise en application concrète peut prendre 14 à 15 ans. Aussi, le professeur Chermann en a appelé à une baisse du principe de précaution, bien trop drastique en France, et frein à l’innovation, au profit d’une information objective commandée par le pouvoir politique. Une reconstruction intelligente et responsable de ce principe est nécessaire.

Combattre la peur et l’indifférence

En fin d’échanges, les deux intervenants ont prodigué quelques conseils aux étudiants qui occupaient la majeure partie de la salle. M. Le Bouillonnec a ainsi conseillé aux futurs cadres scientifiques de ne pas avoir peur et d’oser, et surtout de ne pas être indifférent au sort d’autrui. Car le travail commun entre le chercheur et l’ingénieur pourra changer des vies.

Le professeur Chermann a quant à lui préconisé la mobilité : se basant sur son expérience, il déclare que s’il était resté aux Etats-Unis, il n’aurait pas pu découvrir le virus du sida. Les découvertes dépendent d’une multitude de facteurs qu’on peut provoquer en s’associant à des personnes ouvertes et motivées par la même soif de découverte. Car sans engagement, la recherche n’est rien. Le chercheur doit avancer en dépit des contraintes.

Le débat s’est conclu sur un cocktail organisé par Cook & Lab et animé par l’association de musique de l’école.

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