Quatre étudiants de Sup’Biotech sont prêts à relever le défi de l’iGEM 2018 au sein de l’équipe de l’Institut Pasteur
Ils s’appellent Manon Madelenat, Jonathan Naccache, Eléa Paillares et Gabriela Sachet. Réunis au sein de l’équipe iGEM Pasteur, ces quatre étudiants de 4e année appartenant à la promotion 2019 de Sup’Biotech porteront les couleurs de l’école lors de la prochaine finale de l’International Genetically Engineered Machine competition (iGEM) qui se déroulera en octobre 2018 à Boston. Une compétition qui, régulièrement, permet aux futurs ingénieurs en biotechnologie de briller, comme lors des éditions 2016 et 2017. Pour en savoir plus sur le projet développé par l’iGEM Pasteur, l’école a posé quelques questions à Manon.
De gauche à droite : Manon, Gabriela, Eléa et Jonathan
Comment vous êtes-vous retrouvés à rejoindre l’équipe iGEM Pasteur ?
Manon Madelenat : En général à Sup’Biotech, les étudiants attendent d’être en 4e année dans l’espoir de pouvoir intégrer l’équipe iGEM IONIS qui, depuis plusieurs éditions maintenant, revient à chaque fois de Boston avec une médaille d’or et des nominations. Ainsi, dès l’an dernier, j’avais déjà à cœur de participer à la compétition et d’y représenter l’école. Or, comme il n’y a finalement pas eu d’équipe iGEM IONIS de constituée cette année, Gabriela, Eléa, Jonathan et moi nous sommes rapprochés des responsables de celle de Pasteur après que Deshmukh Gopaul, responsable de la structure Design for Biology Center et superviseur de l’équipe, soit venu présenter les activités de l’Institut Pasteur à Sup’Biotech lors d’une conférence. Nous avons passé un entretien de motivation avec lui avant de pouvoir définitivement faire partie de l’aventure.
Comme pour les précédentes équipes iGEM IONIS, l’équipe iGEM Pasteur réunit différentes écoles.
Oui. Cette année, elle regroupe huit écoles – Polytechnique, l’UMPC, CentraleSupélec, Chimie ParisTech, l’ESPCI, la Faculté Jean Monnet, l’ENSCI-Les Ateliers et Sup’Biotech – pour près de 24 membres, coachs compris ! De ce fait, notre formation est très complète car elle rassemble de nombreuses compétences : biologie, chimie, design, physique, droit… À cela, il faut évidemment ajouter les équipes de l’Institut Pasteur qui nous apportent beaucoup dans la réalisation de notre projet, que ce soit pour la mise à disposition des laboratoires ou de leur réseau très impressionnant !
Parlons justement du projet : en quoi consiste exactement le vôtre ?
Notre projet vise les prothèses du futur et les implants, qui auront besoin d’être connectés directement aux nerfs afin de détecter un signal nerveux électrique. Pour cela, nous créons un biofilm de bactéries modifiées qui a la capacité de stimuler la repousse des nerfs, mais aussi, de conduire l’électricité par ses propriétés intrinsèques. De plus, notre biofilm est capable de se protéger face à de potentiels pathogènes invasifs comme le Staphylococcus aureus apte à former des biofilms très résistants. C’est un projet passionnant à mener d’autant que, pour affiner notre démarche, nous avons contacté de nombreuses associations traitant de l’handicap et des prothèses, ainsi que des spécialistes faisant de la recherche dans ce domaine.
Quel rôle, Gabriela, Eléa, Jonathan et toi, occupez-vous au sein de l’équipe ?
Avec une autre étudiante venue de l’UMPC, et deux étudiants de l’école polytechnique, nous sommes les seuls biologistes purs et durs de l’iGEM Pasteur 2018. Nous sommes donc chargés du travail à réaliser sur les gènes et, pour cela, nous n’hésitons pas à solliciter régulièrement de nombreux professionnels. Les choses avancent plutôt bien et, s’il fallait donner une idée de l’avancement de la partie biologique du projet, je dirais qu’elle est terminée à 70 %. Bien entendu, il restera encore les protocoles à faire ensuite et nous allons commencer les manipulations début juillet, mais dans tous les cas, nous sommes confiants. Il nous faudra également faire en sorte de communiquer autour de notre projet : une partie de l’iGEM porte sur la vulgarisation de la biologie de synthèse afin de permettre au plus grand nombre de comprendre le pourquoi du comment.
À titre personnel, qu’est-ce qui te plaît le plus dans cette aventure ?
Ce qui est bien avec l’iGEM, c’est que l’on peut se lancer dans un projet concret hors du cadre de l’école tout en pouvant justement appliquer ce que l’on voit en cours. Il nous permet aussi de rencontrer des professionnels, d’apprendre à travailler avec des profils différents… De mon côté, n’ayant pas forcément une grande confiance en moi, j’ai voulu y prendre part pour prouver à moi-même que j’étais capable de relever ce défi et d’oser aller vers les gens pour obtenir des informations. Je réalise aujourd’hui combien le fait de pouvoir faire partie de cette équipe est une opportunité énorme. Même si cela demande beaucoup d’investissement personnel, je ne regrette pas du tout d’avoir franchi le pas !
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