Innovation Challenge Day de Sup’Biotech : découvrez les deux projets primés !
Organisé sur le campus parisien de Sup’Biotech ce mercredi 13 juillet 2022, l’Innovation Challenge Day fait partie des rendez-vous très attendus par tous les étudiants de 3e et 4e années. Et pour cause : il permet aux futurs ingénieurs de se présenter mutuellement les Sup’Biotech Innovation Projects (SBIP) sur lesquels ils travaillent en équipes. Challengés et jugés par leurs pairs, les étudiants gagnent ainsi en maturité et en aisance, trouvent de nouvelles pistes à creuser et, surtout, renforcent leurs ambitions. Ce ne sont pas les équipes des projets « Les Minuscules », lauréat chez les 3es années, et « Oléo Tech », son homologue des 4es années, qui diront le contraire !
« Les Minuscules » n’a pas fini de grandir
Porté par Doriane Callot, Alice de Missolz, Thibault Desbois, Augustine Durantel, Morgane Frot et Emma Rossi (promo 2024), « Les Minuscules » est un projet innovant axé sur l’alimentation et, comme son logo l’indique, sur une matière première un peu particulière. « Notre projet consiste à développer un « cœur de repas » à partir d’insectes afin de participer à une agriculture plus durable en proposant une alimentation capable de perdurer dans le temps, explique tout simplement Alice, sa chef de projet. Nous avons déjà défini un insecte potentiel : il s’agirait d’un scarabée très protéiné, avec beaucoup de nutriments importants. Il serait utilisé via une poudre fournie par Ynsect, le leader mondial dans le domaine, pour donner naissance à notre produit. Notre objectif serait de ne pas représenter quelque chose qui ressemblerait à la viande, mais de proposer une vraie alternative. »
Récompensée par un titre de meilleur projet de 3e année lors de l’Innovation Challenge Day, l’équipe savoure ce moment sans pour autant perdre de vue ses objectifs. « Nous sommes tous euphoriques car, même si nous avons donné le meilleur de nous-mêmes, il y avait d’autres beaux projets en face, sourit Alice. On est heureux de se dire que nos efforts ont payé, que le projet a plu aux étudiants et que l’on va pouvoir continuer à le continuer : on va garder la même ambition ! D’ailleurs, je trouve ça sympa d’être confronté à des gens qui savent ce que c’est de porter un projet comme le nôtre au niveau étudiant. Ils savent les enjeux, les difficultés… et peuvent donc comprendre peut-être un peu mieux ce qu’on fait qu’un jury classique ! C’est très encourageant pour la suite ! »
Crédits Photos : Eikon
La suite justement va demander à la formation de passer de nombreuses heures en laboratoire comme en cuisine : « La prochaine grande étape va être de commencer à travailler sur la poudre de scarabée pour voir comment se comporte la farine quand on la cuisine, selon la cuisson, la quantité utilisée, etc. Comme nous n’avons jamais cuisiné d’insecte jusqu’à aujourd’hui, ce sera très intéressant à explorer ! Reste que, pour l’instant, rien n’est encore véritablement défini pour l’aspect du produit : nous avons déjà étudié la recette des fallafels, mais nous pourrions être en mesure de faire évoluer la forme et le goût du produit selon les autres ingrédients qui seront ajoutés, comme des légumes ou des légumineuses. »
L’autre grand défi de ce SBIP tout sauf minime sera de convaincre les plus réticents. « En parallèle, nous allons aussi nous concentrer sur l’image de marque du produit, dans le sens où, aujourd’hui, la consommation d’insecte peut encore rebuter certaines personnes, estime Alice. Nous allons donc travailler en ce sens pour donner envie aux gens de goûter notre produit et de consommer moins de viande par la même occasion ! » De quoi espérer un joli futur pour ce projet qui montre que chercher la petite bête peut parfois avoir du bon !
« Oléo Tech », une victoire haut la main !
Composée d’Armand Bouillon, Oxane Divaret, Lucas Facchinetti, Adrien Lautrie Nuez, Célia Mlynarczyk et Ryman Yamami (promo 2023), l’équipe du « Oléo Tech » s’inscrit également dans le registre de l’agroalimentaire sous un angle durable. « Oléo Tech a pour but de créer une huile alternative à l’huile de palme afin de réduire les problèmes environnementaux liés à la déforestation, détaille ainsi Oxane, membre du pôle R&D. L’idée est venue de Ryman, notre chef de projet. Comme il savait que l’on pouvait produire de l’huile à partir de microorganismes, il s’est demandé s’il était possible d’en créer une capable de se substituer à l’huile de palme qui, à l’heure actuelle, représente un énorme marché car elle est très difficile à remplacer malgré l’impact environnemental qu’elle génère – on la retrouve ainsi dans une très grande majorité de préparations industrielles, notamment les biscuits et pâtes à tartiner, mais aussi dans les cosmétiques. » ¨
Pour parvenir à obtenir cette nouvelle huile, ces étudiants de 4e année ont donc choisi d’utiliser une levure spécifique qui, grâce à la fermentation, va pouvoir créer des acides gras et donc de l’huile. « On a commencé le projet en 2e année et, cette année, on a pu débuter la phase en laboratoire, poursuit Oxane. On pense avoir réussi à synthétiser des lipides – donc des acides gras – avec notre levure, ce qui représente la première partie de notre preuve de concept. Nous avons pu aussi initier un partenariat avec l’INRIA afin d’obtenir la souche et aussi des analyses de nos résultats en plus d’un suivi du projet. La souche est le terme utilisé pour préciser le type de la levure que nous avons choisie, en l’occurrence une levure génétiquement modifiée, capable de de produire encore plus de lipides. »
Évidemment, l’équipe de « Oléo tech » ne va pas s’arrêter en si bon chemin : « Nous comptons poursuivre nos travaux en bioréacteur et donc à plus grande échelle, améliorer les conditions de culture afin d’augmenter encore la quantité de lipides obtenus et faire analyser nos échantillons par l’INRIA. » Et la formation va aussi se servir de sa première place lors de l’Innovation Challenge Day pour accélérer la cadence. « Personnellement, je ne pensais pas que l’on allait gagner, confie l’étudiante, encore sur un petit nuage. Je suis à la fois très heureuse et très surprise, mais surtout très contente pour l’équipe : tout le monde avait vraiment envie de cette victoire et cela fait plaisir de se sentir soutenus. C’est un regain de motivation qui va nous pousser à encore aller plus loin dans le développement du projet ! » Avec de possibles participations à des concours en dehors de l’école ? « C’est possible car je sais que cela tient à cœur à Ryman », répond la future ingénieure. En attendant, on peut faire confiance à l’équipe pour continuer à abuser de l’huile de coude afin de faire grandir son innovation !