L’industrie pharmaceutique: un secteur à l’abri de la crise

medicament.jpgAvec une croissance de son chiffre d’affaires de 5,2 % en 2007, entre 4 et 5 % en 2008 et près de 1 000 créations nettes d’emplois par an, le secteur pharmaceutique français, premier producteur européen de médicaments, fait des envieux. Il passe largement au travers des mailles de la récession qui plane sur l’économie mondiale. La tempête conjoncturelle, agitée par l’inflation, les licenciements et autres avalanches boursières, ne déclenche pas de chute de la consommation de médicaments.


La crise financière modifie les comportements économiques du secteur

Pour autant, tous les clignotants ne sont pas au vert : Les laboratoires doivent affronter d’autres défis d’envergure qui métamorphosent le business model et condamnent le blockbuster.
Les maux sont nombreux…L’épuisement des pipelines, décélération des chiffres d’affaires provoqués par la réduction des perspectives de découverte de nouvelles molécules qui demande une R&D de plus en plus complexe, et bien sûr par la montée en puissance des génériques.
Mais pas incurables… Il suffit de réduire les coûts en diminuant drastiquement les forces de vente que constituent les visiteurs médicaux et en externalisant, la production et la recherche. Intensifier leur présence (ventes et production) dans les pays émergents, qui connaissent encore de fortes croissances. Se diversifier vers les médicaments génériques, les produits d’automédication, l’ophtalmologie, le diagnostic, les alicaments, la santé animale, la cosmétique. Enfin, diriger la R&D vers les médicaments difficiles à copier, les produits de niches hyperspécialisés, les vaccins et les biotechnologies.
L’industrie pharmaceutique française a déjà amorcé son virage vers ces nouveaux leviers de croissance. La bonne santé des laboratoires indépendants, « middle size » à l’abri des soubresauts boursiers, s’explique notamment par leur diversification et leur spécialisation. Au contraire des « big pharmas », qui perdront plusieurs brevets importants dans les années à venir et manqueront de nouveaux médicaments vedettes.

La puissance des firmes pharmaceutiques

Pharmaceutical Business Review reprend une étude de la société d’analyse économique Datamonitor sur l’état financier actuel et les perspectives de l’industrie pharmaceutique. On apprend que celle-ci non seulement n’est pas affectée par la crise, mais a toutes les chances d’en sortir renforcée et de racheter plein de sociétés de biotechnologies, les seules qui apportent de l’innovation thérapeutique…
Les 20 firmes les plus grandes disposent de liquidités propres chiffrées à 7,5 milliards de dollars et ne dépendent donc pas du tout des marchés financiers. Le taux moyen de dette des institutions financières (en proportion du capital) est de 95%, alors que celui de l’industrie pharmaceutique est de… 6%. Pfizer mène le bal avec à peu près 25 milliards de dollars en liquidités et en investissements rentables à court terme, suivi de près par Novartis.
Cette puissance financière intacte place les firmes de nouveau en position de force vis-à-vis des entreprises de biotechnologies qui ont cherché à s’autonomiser en ayant recours aux crédits bancaires, nécessaires à leur fonctionnement. Mais elles ne les obtiennent plus et se tournent de nouveau vers les firmes pharmaceutiques qui rêvent depuis longtemps de se jeter sur elles. Les biotech devront proposer à l’industrie pharmaceutique les principes actifs et autres découvertes au lieu de tenter de les développer par elles-mêmes.
L’autre dimension à prendre en compte est la crise de l’innovation, donc le fait qu’il n’y aura pas grand-chose pour remplacer les blockbusters. Seuls les blockbusters dits « de spécialité » et les biotechnologies semblent pouvoir encore faire les beaux jours de laboratoires, affirment les analystes. Ces médicaments traitent le cancer, des maladies neuro-dégénératives ou des maladies orphelines pour lesquels les traitements n’existent pas encore. Ils ciblent de petits marchés, limitant les coûts de marketing, mais sont vendus très cher.

Le secteur pharmaceutique résiste plutôt bien, malgré le contexte de crise mondial car cette dernière n’interfère en rien sur la santé des gens. Dans les pays développés, les dépenses de santé sont pour l’instant relativement épargnées par la crise, car remboursées en partie par les systèmes d’assurance, mais les États pourraient regarder de plus près leurs dépenses.

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