De Sup’Biotech à L’Oréal : Valentine Baron (promo 2020), passionnée de cosmétique !
Quand Valentine Baron (Sup’Biotech promo 2020) a une idée en tête, elle s’y tient et son parcours en est la preuve. De son entrée à Sup’Biotech jusqu’à son poste actuel d’ingénieure développement de produits teint et lèvres chez L’Oréal, cette jeune professionnelle a toujours été guidée par un seul et même objectif : travailler dans le secteur de la cosmétique. Une passion qui, à ses yeux, rime avant tout avec innovation !
Pourquoi avez-vous voulu vous diriger vers Sup’Biotech ?
Valentine Baron : Il y a la diversité des métiers proposés à la suite du cursus et aussi le fait d’avoir ce statut d’ingénieure en Biotechnologies. Les Biotechnologies représentaient pour moi un domaine particulièrement intéressant à explorer, voué à encore beaucoup évoluer dans le futur. Enfin, comme j’étais déjà très attirée par le monde de la cosmétique, je savais qu’en choisissant Sup’Biotech, j’allais pouvoir soit conforter ce choix, soit justement changer d’avis et en profiter pour m’ouvrir à d’autres secteurs prometteurs grâce aux Biotechnologies.
Est-ce que vous connaissiez l’univers des Biotechnologies avant d’intégrer l’école ?
En fait, c’était plutôt abstrait ! Ma première réelle découverte des Biotechnologies, je la dois à Sup’Biotech, le jour où l’école était venue faire une présentation dans mon lycée. Jusque-là, je n’en avais quasiment jamais entendu parler et cela m’avait alors beaucoup intéressée. Je me souviens m’être dit : « Pourquoi pas ? »
Comment est né votre intérêt pour la cosmétique ?
C’est venu un peu par hasard, lors des Travaux Personnels Encadrés (TPE) que l’on devait faire au lycée durant l’année de 1ère. J’avais choisi le sujet du parfum et cela a été une sorte de révélation. J’ai tout de suite été passionnée par ce sujet, qui fait partie d’un registre bien particulier de la cosmétique. Cela m’a ensuite fait réaliser à quel point la France était bien lotie en matière de cosmétiques, avec plusieurs belles enseignes et de belles marques, et la place importante qu’occupe l’innovation dans ce secteur. Je me disais alors qu’en y travaillant, j’étais sûre de ne jamais m’ennuyer !
Que retenez-vous de votre passage à Sup’Biotech ?
Même si ce n’est pas toujours évident d’assimiler toutes les nouvelles connaissances, notamment durant les deux premières années du Cycle préparatoire, je peux dire que Sup’Biotech m’a bien formée en tant que professionnelle ! Bien sûr, en tant qu’étudiant, on peut parfois râler parce qu’on a énormément de travaux et de projets à mener, mais quand on arrive sur le marché du travail, on voit bien que cela correspond à ce que recherchent les recruteurs. Durant nos carrières, des profils d’ingénieurs comme les nôtres vont être amenés à manager des équipes, à encadrer des collaborateurs… et, d’une certaine manière, Sup’Biotech nous y prépare très bien. On ne s’en rend pas forcément compte quand on y est, mais on s’en aperçoit ensuite, avec le recul.
En plus de cela, je retiens aussi l’aspect humain. Les professeurs ont toujours été là pour nous soutenir et l’entraide a aussi été essentielle entre étudiants, au sein d’une même promotion comme entre les différentes promotions. On n’avance pas seul !
À propos de projets menés lors de vos études, vous avez aussi eu l’occasion de travailler sur HighDr’O, une fusée capable d’amener la pluie sans nuire à l’environnement. C’est un bon souvenir ?
Oui, bien sûr ! J’ai pu travailler dessus deux ou trois ans. HighDr’O est typiquement le genre de projet étudiant avec lequel on peut aller loin. Il nous a permis de monter des partenariats financiers, avec le Rotary Club ou l’entreprise Alten, de travailler avec les étudiants de l’IPSA… Le projet a pris de l’envergure au fur et à mesure, en nous permettant également de gagner en responsabilités et en visibilité. On découvre l’envers du décor de la gestion de projet tout en apprenant.
Pourquoi avoir choisi la Majeure Bioproduction & Qualité ?
C’est vrai que l’on peut se poser la question puisqu’aujourd’hui, je travaille en R&D ! En fait, j’ai choisi cette Majeure car je savais que, plus tard, je voulais faire du développement de produit. Or, ce domaine comporte également une grosse partie liée à la production qu’on appelle « la montée en échelle » et nécessite aussi des connaissances autour de la qualité, la cosmétique étant un secteur très réglementé. La Majeure R&D à Sup’Biotech était aussi intéressante, mais finalement plus axée sur la recherche fondamentale et la santé. Aller en Majeure Bioproduction & Qualité correspondait davantage à mes objectifs professionnels et je savais que j’allais pouvoir aussi explorer la R&D via les stages.
Quand êtes-vous entrée chez L’Oréal ?
Durant de mon stage de fin d’études. Il faut savoir que j’ai réalisé l’ensemble de mes stages à Sup’Biotech dans le secteur de la cosmétique. Et après plusieurs expériences dans de petites entreprises, avec des équipes de R&D composées de 4-5 personnes, j’ai voulu voir comment cela se passait dans une plus grosse structure et L’Oréal semblait l’idéal. Voilà comment, en 5e année, j’ai postulé à un stage en Recherche & Innovation dans le laboratoire de développement de produits solaires… et je n’ai pas été déçue ! C’était vraiment une vision complétement différente de ce que j’avais pu connaître jusqu’à présent et cela n’a fait que renforcer mon envie d’ensuite rester dans ce groupe pour débuter ma carrière. D’ailleurs, à la fin de mon stage, j’ai eu la chance de me voir proposer un CDD, mais dans un autre laboratoire, pour du maquillage cette fois.
Aujourd’hui, en tant qu’ingénieure de développement de produits teint et lèvres, à quoi ressemble votre quotidien ?
En développement, on travaille sans cesse sur de nouveaux produits, ce qui fait qu’aucun développement ne se ressemble vraiment, même si, a contrario, chaque développement demande de suivre un processus identique. Le but premier est ici de répondre au besoin émis par l’équipe marketing, qui se base elle-même sur les besoins des consommateurs qui changent perpétuellement. Nous travaillons donc au développement d’un produit stable, correspondant à la fourchette de prix fixée et incluant toutes les caractéristiques demandées. Cela implique ensuite de réaliser différents tests avant de pouvoir voir ce produit être lancé sur le marché.
C’est un travail qui s’inscrit sur le long terme, non ?
Exactement ! La réglementation cosmétique étant réputée pour être très pointilleuse, on se doit de garantir un haut niveau de qualité et une réelle performance pour le consommateur. Chaque revendication sur le packaging doit s’accompagner d’informations transparentes pour les consommateurs afin qu’ils puissent utiliser sans danger le bon produit, avec le résultat recherché. Pour vous donner une idée, et même si cela dépend toujours de la complexité du projet, il peut se passer par exemple trois ans entre le début du développement d’un produit et sa mise sur le marché.
On imagine donc que vous travaillez sur plusieurs projets en même temps.
On cumule plusieurs casquettes, oui. Il s’agit vraiment de faire avancer les différents projets en parallèle et au fur et à mesure sans en délaisser un en particulier. On doit être en mesure de répondre à toutes les attentes, qu’elles proviennent du marketing ou des consommateurs.
Est-ce que cela change énormément de travailler sur des produits de maquillage pour le teint ou pour les lèvres ? Est-ce que cela requiert des compétences différentes ?
Au niveau de la connaissance du métier technique, ce sont deux choses complétement différentes. Et ces compétences techniques, justement, je les apprends le moment venu. On ne peut évidemment pas tout apprendre ni tout savoir sur la cosmétique quand on fait la Mineure dédiée à Sup’Biotech, mais on y acquiert la logique de l’ingénieur. C’est elle qui vous apprend à obtenir et à utiliser les bons outils afin d’aller plus loin. Sup’Biotech vous apprend à réfléchir, à trouver comment résoudre les problèmes, à organiser votre travail, à faire preuve de rigueur… C’est ce qui fait l’essence même de mon travail aujourd’hui.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
C’est ce moment où, à la fin du processus de développement, on se retrouve avec quelque chose de concret. Le produit fini, c’est un peu comme notre bébé ! Pour le voir naître, il a fallu résoudre un certain nombre de problématiques, se coordonner avec de nombreux acteurs… C’est aussi ça que j’aime : on ne travaille jamais seul dans son coin. Chaque produit est le fruit d’un travail collectif. Et c’est un grand motif de satisfaction.
Enfin, quel conseil donneriez-vous aux étudiants de Sup’Biotech ?
Il y a toujours quelque chose de positif à tirer de vos expériences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, et parfois, on ne voit cet aspect positif qu’après coup. Même si vous râlez sur un projet ou face à la quantité de travail demandée, que vous rencontrez des difficultés sur le plan relationnel dans un travail d’équipe, dites-vous que ce que vous faites, vous servira toujours. Toutes les mises en situation que vous allez vivre durant vos études vous seront utiles. N’oubliez jamais de vous enrichir de votre quotidien !