Jumeaux numériques, réalité virtuelle… les étudiants de Sup’Biotech à l’assaut de l’usine 4.0 !
Pour préparer ses étudiants aux enjeux de l’usine 4.0, Sup’Biotech a initié un projet entre ses futurs ingénieurs de 5e année et l’entreprise bruxelloise Ouat!, spécialisée dans la création de « jumeaux numériques » pour les sites industriels. Démarrée fin 2020, cette première collaboration s’est achevée le 14 janvier 2021 avec plusieurs conférences et la présentation des réalisations interactives des étudiants.
Aussi appelée « usine du futur », l’usine 4.0 est tout simplement l’évolution programmée des sites de production via l’utilisation de nouvelles tendances technologiques performantes comme l’IoT, la robotisation, l’impression 3D ou encore les réalités augmentées et virtuelles. Une approche logiquement amenée à transformer profondément de nombreuses entreprises biotechnologiques dans les années à venir selon Asma Timoumi, enseignante-chercheuse en bioprocédé à Sup’Biotech et responsable du futur laboratoire de recherche en bioproduction de l’école. « L’objectif de Sup’Biotech est de commencer à former dès la 3e année les étudiants à ce sujet, explique l’encadrante du projet mené avec Ouat!. L’industrie 4.0 en biotechnologies ne pourra pas se faire sans une école 4.0 : nos ingénieurs seront les acteurs de l’usine du futur ! »
Un projet original, innovant et professionnalisant
Toutes deux étudiantes de la Majeure Bioproduction & Qualité, Constance Albouze et Alyriane Escoutay (Sup’Biotech promo 2021) ont justement participé à cette première excursion dans l’usine 4.0 pour en ressortir grandies. « J’ai apprécié le fait de découvrir ce nouvel aspect dont on en entend souvent parler, confie Alyriane. J’ai aimé avoir plusieurs intervenants pour nous parler de différentes composantes du sujet et pouvoir ensuite mettre en pratique nos nouvelles connaissances, en dimensionnant une usine ou en pensant les nouveaux process, de la création du produit à sa mise en vente. » Un avis partagé par Constance. « J’ai trouvé très intéressant de voir que l’on pouvait rattacher la data et la 3D à des choses très concrètes d’autant que je n’avais pu expérimenter la réalité virtuelle auparavant. Cela donne pas mal d’idées pour la suite. C’est aussi enrichissant de pouvoir faire cela aux côtés d’une entreprise : cela permet de se professionnaliser encore davantage ! »
Un défi lié à l’actu
Cette usine que devait imaginer les étudiants collait à l’actualité puisqu’il s’agissait d’une usine de vaccin contre la Covid-19. Une thématique axée pharmacologie qui n’a pour autant pas dérangé les deux étudiantes de la Mineure Agroalimentaire. « Que ce soit pour un vaccin ou autre chose, produire à grande échelle une molécule pour la commercialiser demande de détailler toutes les étapes de la bioproduction en amont, de la phase de R&D à celle de la purification et du packaging », justifie Constance. Les futures ingénieures ont ainsi commencé par un séminaire, avec plusieurs heures de formation sur la plateforme HakoBio de la société Ouat!, avant de créer le jumeau numérique. Pour chaque étape, les équipes étudiantes devaient réfléchir aux outils à mettre en place. « Par exemple, afin d’avoir une salle entièrement stérile, il faut l’équiper d’un certain nombre de sas et la placer stratégiquement dans l’usine, poursuit Alyriane. L’avantage de designer son usine et d’ensuite pouvoir la visualiser via la réalité virtuelle, c’est qu’on peut s’y déplacer à l’intérieur, comprendre les différents chemins que peuvent emprunter les opérateurs ou les visiteurs externes, placer les machines… C’est une bonne vision de la manière dont se façonne une usine. »
Ravies de ce projet, les deux 5es années avouent même espérer pouvoir se servir de ces connaissances à l’avenir, dans ce monde professionnel qu’elles intégreront d’ici une poignée de mois. C’est même déjà en bonne voie pour Alyriane : « Lors d’un entretien d’embauche, j’en ai profité pour parler justement de ce projet avec le logiciel HakoBio. Ce procédé étant de plus en plus demandé, cela a tout de suite intéressé ma future entreprise qui espère pouvoir modéliser de manière virtuelle toute sa ligne de production dans le secteur agroalimentaire afin d’anticiper les éventuels problèmes en amont. Cela a plu aux recruteurs et j’imagine pouvoir utiliser ces compétences à l’avenir ! »
Le digital est maintenant incontournable
Il n’y a pas que les étudiants qui ont apprécié la collaboration. Cofondateur de Ouat! et responsable du développent produit de l’entreprise, Matthieu Egloff se dit également satisfait de ce projet commun : « Ce projet était ambitieux car transversal et mené dans un laps de temps assez court – c’était à la fois un travail de planification, de dimensionnement et de simulation de ce process de fabrication du vaccin, grâce au jumeau numérique. Les étudiants ont été inventifs et créatifs dans les rendus proposés ! » S’adresser aux futurs professionnels est essentiel pour lui car, à ses yeux, l’intégration du digital chez les acteurs de la biologie est désormais devenue incontournable. « Notre but est de fournir de nouveaux outils digitaux pour permette aux femmes et aux hommes qui travaillent dans les usines de bioproduction d’accéder de manière extrêmement simple et intuitive à de l’information. Avoir des répliques virtuelles des environnements réels permet à la fois d’anticiper les changements ou de prédire certaines opérations comme la formation des nouveaux arrivants au sein de l’entreprise. C’est justement sur quoi nous avons travaillé avec les étudiants de Sup’Biotech : en construisant une usine, ils devaient voir comment former les futurs utilisateurs aux process et à la manipulation des équipements, via notamment la réalité virtuelle. »