L’iGEM 2019 vu par Chloé Doizelet (Sup’Biotech promo 2020), membre de l’équipe iGEM IONIS
Étudiants en 5e année à Sup’Biotech, Mathilde Barbier, Lucas Bourmancé, Julie Breiner, Mélissa Chagnaud, Chloé Doizelet, Sarah Duquesne, Marina Firpion, Ambre Leleu, Caroline Suant et Eva Zanditenas étaient partis à Boston à la fin du mois d’octobre pour participer à la grande finale du concours international iGEM dédié à la biologie de synthèse. Membres de l’équipe iGEM IONIS réunissant également des étudiants d’autres écoles d’ingénieurs du Groupe IONIS, ces représentants de la promotion 2020 ont ainsi pu défendre Cinergy, leur projet éco-responsable valorisant les mégots de cigarette à travers la fabrication d’énergie électrique. Une aventure à la fois humaine et scientifique qui s’est conclue par une médaille d’argent et des souvenirs inoubliables comme l’explique Chloé Doizelet.
Chloé devant le célèbre Massachusetts Institute of Technology à Boston
Pourquoi as-tu voulu participer à l’aventure iGEM ?
Chloé Doizelet : J’ai découvert l’iGEM dès ma 2e année à Sup’Biotech grâce au parcours des précédentes équipes iGEM IONIS, mais ce n’est qu’en janvier 2019 que j’ai vraiment décidé de me lancer à mon tour ! Ce qui m’a motivée à relever ce challenge, c’était de pouvoir vivre une aventure en équipe et de développer une idée de A à Z pour l’emmener des laboratoires de l’école jusqu’à Boston.
Cette année, le projet porté par l’équipe portait sur la valorisation des mégots de cigarettes pour générer de l’énergie électrique. C’est une idée qui te tenait à cœur ?
Oui, beaucoup ! Comme la grande majorité des personnes habitant Paris, je constate au quotidien la pollution par les cigarettes. C’est malheureusement très commun et on ne compte plus les mégots que l’on croise par terre en marchant dans les rues… Voilà pourquoi j’avais à cœur de participer au développement d’une solution à ce problème environnemental.
Quel était ton rôle au sein de l’équipe ?
En tant que membre du pôle communication, mon rôle était majoritairement de m’occuper des événements organisés par l’équipe. Sur le campus de Sup’Biotech, nous avons organisé de nombreux événements « internes » nous permettant de récolter des fonds, comme par exemple des ventes régulières de crêpes ou la semaine iGEM qui avait aussi pour objectif d’informer les étudiants sur la biologie de synthèse et de les sensibiliser à la pollution engendrée par les mégots. Nous avons aussi proposé des événements « externes » comme l’InParisMeetUp. Ce dernier a été organisé en juillet 2019 sur le campus Paris Montparnasse de l’ESME Sudria aux côtés des équipes iGEM Pasteur (à laquelle participaient Léa Durix et Tara Fournier, deux autres étudiantes de 5e année de Sup’Biotech), iGEM GO Paris-Saclay et IGEM Evry et nous a permis d’inviter près de 25 équipes françaises et européennes pour échanger sur nos idées.
L’InParisMeetUp devait être un moment fort, non ?
Oui ! C’était un très bel événement avec des étudiants français, danois, grecques, finlandais, suisses, allemands ou encore néerlandais. Nous avons tous pu discuter, partager nos connaissances et faire grandir ensemble nos projets respectifs. Un beau moment, d’autant plus que nous avons également pu compter sur la présence de Randy Rettberg, le fondateur et président de l’iGEM. Une vraie fierté !
L’InParisMeetUp sur le rooftop de l’ESME Sudria
Cette année, l’iGEM IONIS réunissait des étudiants de quatre écoles d’ingénieurs différentes (Sup’Biotech, bien sûr, mais aussi l’ESME Sudria, l’EPITA et l’IPSA). Comment as-tu vécu ce mélange ?
Cela a clairement été un plus pour l’équipe. Même si l’iGEM porte sur la biologie de synthèse, le concours nécessite également des compétences pluridisciplinaires, comme l’électronique ou l’informatique par exemple.
En général, les étudiants qui participent à l’iGEM respirent jour et nuit en pensant à la grande finale de Boston. C’était aussi ton cas ?
Oui et cela l’était aussi pour les autres membres de l’équipe. Dès le début de l’aventure, nous en avions parlé : notre objectif était d’avoir un beau projet pour aller le défendre tous ensemble à Boston. Cela nous a poussés à nous démener pour l’avancée du projet ainsi que pour la récolte des fonds destinée à financer le voyage.
Quel a été justement ton premier sentiment une fois arrivée à Boston ?
J’ai été impressionnée par l’envergure de la compétition ! Quand on entre dans le Hynes Convention Center, on découvre un lieu immense, avec plus de 300 équipes de tous âges et de tous horizons. Dès le premier jour, l’iGEM nous a permis d’échanger avec des personnes venues parfois de très loin et de faire le plein d’idées innovantes. Je me souviens par exemple d’une équipe péruvienne qui, malgré peu de moyens, avait tout de même réussi à présenter un projet ambitieux qui consistait en un nouveau moyen de détection du niveau de mercure chez les poissons. Ce problème est assez important au Pérou et ils avaient pensé à un système portatif et plus rapide permettant cette analyse directement depuis les bateaux des pêcheurs. L’iGEM, c’est avant tout des rencontres !
En dehors de ce projet, est-ce que d’autres innovations t’ont particulièrement marquée ?
Il y en a beaucoup, mais si je dois n’en choisir qu’un, ce serait celui d’une équipe chinoise qui avait cherché à reproduire le costume de Superman à l’aide de fil d’araignée. Pour y arriver, ils ont désigné des bactéries afin qu’elles soient capables de produire du fil d’araignée de différentes couleurs. Se dire qu’il est possible de faire cela à l’heure actuelle, c’est assez incroyable !
L’équipe a-t-elle profité de sa présence à l’iGEM pour visiter Boston ?
Oui ! Nous avons eu notamment l’occasion de visiter le Massachusetts Institute of Technology (MIT) qui organise plus ou moins le concours et de découvrir la ville qui est très belle.
Comment as-tu réagi quand tu as su que l’équipe avait remporté une médaille ?
Nous étions tous très contents. Cette médaille représentait la concrétisation et la reconnaissance d’un travail de plusieurs mois !
Enfin, quel conseil donnerais-tu à des étudiants qui souhaiteraient rejoindre une future équipe iGEM IONIS ?
Mon principal conseil serait de ne pas avoir peur de faire de nouvelles choses. Il faut oser tester et même se lancer dans un projet extravagant ! L’iGEM accueille des projets tellement diversifiés qu’il ne faut pas se cantonner à une idée convenue : on doit d’abord essayer de se renouveler et d’innover.