Développement durable, engagements… Le monde change, Sup’Biotech aussi !

Développement durable, engagements… Le monde change, Sup’Biotech aussi !

Depuis le 1er juillet 2021, Sup’Biotech a changé de forme juridique, passant d’association à société à mission. Une évolution qui répond aux objectifs de développement de l’école et réaffirme sa volonté de faire de ses diplômés des ingénieurs conscients de l’impact des Biotechnologies sur l’environnement comme la société. Directrice générale de Sup’Biotech, Vanessa Proux revient sur cette transformation aussi ambitieuse que nécessaire à l’heure où il semble urgent d’imaginer un autre monde à laisser aux générations futures.


Développement durable, engagements… Le monde change, Sup’Biotech aussi !

Vanessa Proux


Sup’Biotech a changé de statut juridique l’été dernier. Qu’est-ce qui a impulsé cette transformation ?

Vanessa Proux : Sup’Biotech a embrassé ce nouveau statut pour deux raisons. La première, c’est que notre école connaît un joli développement, dans le sillage du boum actuel des Biotechnologies. Ces dernières donnent naissance à toujours plus d’opportunités de créer de nouveaux produits innovants pour répondre à nos besoins. Il n’y a qu’à voir la pandémie de Covid-19 : les Biotechnologies ont apporté des solutions afin de lutter contre la propagation du virus, via notamment les tests de dépistage, les vaccins à ARN messager et bientôt les traitements à base de médicaments. Mais au-delà de la récente situation sanitaire, les Biotechnologies sont aussi là pour mieux nous nourrir ou préserver notre environnement. Et comme elles donnent régulièrement naissance à de nouveaux métiers et font constamment évoluer la profession d’ingénieur, Sup’Biotech se doit aussi de se développer pour continuer à former de la meilleure des façons les futurs collaborateurs des entreprises du secteur. C’est pour cela que nous avons ouvert notre Cycle Ingénieur à l’apprentissage, créé un nouveau campus à Lyon, lancé une formation Bachelor pour initier des profils bac+3 très opérationnels… Or, toutes ces évolutions et celles à venir requièrent un certain nombre de ressources, de moyens. Il faut des locaux plus grands, de nouveaux laboratoires… et donc augmenter notre capacité d’investissement. En passant d’association à société à mission, on renforce ainsi notre capacité d’adaptation pour pouvoir désormais aller chercher plus facilement des sources de financement et porter ces investissements nécessaires. L’école pourra ainsi se rapprocher de partenaires financiers ou encore solliciter le crédit d’impôt recherche (CIR) pour les travaux de recherche menés dans ses laboratoires.

Cet aspect économique, nous aurions pu le développer en devenant simplement une société anonyme. Mais nous avons voulu, à l’instar des trois autres écoles d’ingénieurs du Groupe IONIS, prendre le statut de société à mission pour une autre raison : notre volonté d’inscrire dans une raison d’être des objectifs sociaux et environnementaux associés à nos activités de formation et de recherche. En tant qu’école d’ingénieurs en Biotechnologies, on a toujours eu la volonté de former nos étudiants en leur transmettant des valeurs de respect de la société et de l’environnement, qu’ils soient conscients de l’impact de leurs gestes et de leurs activités sur les futures générations. Adopter ce statut nous permet de réaffirmer ce que nous faisions déjà en matière de politique RSE, comme la mise en place dès 2015 d’un Plan Vert inspiré du Label DD&RS (Développement Durable et Responsabilité Sociétale) porté par la CGE (Conférence des Grandes Ecoles), et d’aller plus loin encore.


Ce changement s’inscrit donc dans la continuité des actions déjà entamées par l’école ?

Exactement ! Et il n’impacte en aucune façon la qualité des formations dispensées par Sup’Biotech ni la reconnaissance par l’État des titres délivrés et la scolarité de nos élèves. Leur quotidien, lui, ne change pas, puisque les programmes, la pédagogie par projets, les enseignements, la vie scolaire et le déroulé de leurs études restent les mêmes. Cela ne remet pas non plus en cause nos accréditations auprès de la Commission des Titres d’Ingénieur (CTI). Cela nous donne surtout plus de moyens pour nous développer à la hauteur de nos ambitions !


Une société à mission ne fait pas qu’annoncer des engagements à travers une raison d’être : elle doit aussi s’y tenir et prouver leur mise en œuvre. Comment cela se passe à Sup’Biotech ?

À Sup’Biotech, avant d’opter pour ce nouveau statut, nous avons eu la chance de pouvoir impulser une première stratégie de développement durable il y a de ça quelques années, déjà déployée à travers un certain nombre d’actions suivant cinq axes stratégiques – la gouvernance, la formation, l’environnement, la recherche & l’innovation et, enfin, la politique sociale & l’ancrage territorial. Ces axes sont ceux préconisés par le Label DD&RS porté par la CGE. De fait, pour façonner nos engagements sociaux et environnementaux autour de notre raison d’être, nous avons pu nous appuyer sur ce plan existant, en le pérennisant et en l’étoffant de nouveaux objectifs à atteindre. Et pour nous aider dans le suivi de ces objectifs, nous avons créé un comité de mission qui va justement s’assurer de la bonne exécution de nos engagements dans le temps. Le comité de mission n’est pas à confondre avec notre comité opérationnel, qui est en charge du pilotage du Plan Vert. À côté de lui, nous avons donc ce comité de mission auquel nous présentons deux fois par an l’état d’avancement de notre plan d’actions pour qu’il puisse ensuite nous dire si nous allons dans la bonne direction, si nous avançons suffisamment vite et si nous nous y prenons de la bonne manière, tout en pouvant nous suggérer d’autres actions complémentaires.


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Qui compose ce comité de mission ?

Il y a d’abord deux représentants d’élèves. En effet, on trouvait important le fait de permettre à nos étudiants de suivre nos actions et de donner un avis sur celles-ci. Ces élèves étant en 3e et 4e années du Cycle Ingénieur, ils ont donc déjà accumulé une certaine expérience sur ces questions, via leurs projets, leurs stages… Il y a aussi une représentante du personnel administratif, une enseignante avec mission de recherche et le directeur adjoint de la direction des systèmes d’information (DSI). Inclure la DSI est plus que pertinent, dans la mesure où elle est à même de pouvoir nous accompagner sur des actions liées au parc informatique, comme l’achat de matériel moins énergivore ou avec une meilleure durée de vie, voire le recyclage du matériel obsolète. Enfin, on trouve également dans ce comité de mission le directeur scientifique d’Adebiotech, un think tank dont l’objectif est de faire la promotion et la valorisation auprès du monde professionnel et du grand public des Biotechnologies de tous secteurs et d’accompagner les acteurs de la recherche publique et privée pour continuer à innover. Ces six personnes – trois hommes et trois femmes – auront aussi en charge de relire, compléter et corroborer le rapport d’activité annuel fait à l’issue des deux réunions, pour ensuite le présenter au conseil de surveillance, soit la gouvernance de l’école. En effet, depuis l’obtention du statut de société à mission, le conseil d’administration a fait place à un conseil de surveillance, composé d’une quinzaine de personnes dont les dirigeants du Groupe IONIS, des représentants des enseignants, des élèves, des Alumni, de PME, de collectivités, de grands groupes…


En mai 2021, peu de temps avant de devenir une société à mission, Sup’Biotech officialisait la signature de l’accord de Grenoble à l’occasion de la COP2 Étudiante. Est-ce que cela a eu un impact sur la constitution de vos nouveaux engagements ?

Bien sûr ! À la fin de la charte accompagnant l’accord de la COP2 Étudiante, il y a une longue liste d’actions sur lesquelles les écoles signataires peuvent s’engager. Au moment de la signature, j’ai eu le plaisir de constater que nous en faisions déjà un certain nombre et que d’autres semblaient correspondre pleinement à notre volonté d’agir dans cette logique DD&RS. Signer cet accord était un bon moyen d’affirmer nos ambitions, mais aussi d’encourager nos étudiants et de leur montrer que nous étions à leur écoute. Rappelons que cette COP2 Étudiante est, comme son nom l’indique, d’abord une initiative portée par des étudiants pour préserver l’environnement et la biodiversité en incitant les établissements de l’enseignement supérieur à faire avancer les choses en ce sens !


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Quelle a justement été la réaction des étudiants suite à l’annonce de l’évolution de l’école ?

Évidemment, je n’ai pas eu l’occasion d’en parler directement avec chaque étudiant, mais je peux considérer que la nouvelle a été bien reçue ! J’ai notamment pu m’en rendre compte au moment de solliciter les deux étudiants ayant depuis intégré notre comité de mission. Suite à ma demande, ils m’ont tout de suite fait part de leur enthousiasme et de leur motivation à endosser ce rôle. C’est forcément réjouissant. De manière générale, nos étudiants, justement avec l’exemple de l’association BioCampus, savent qu’ils peuvent toujours compter sur notre soutien en matière de préservation de l’environnement.


En 2021, l’école a aussi obtenu la certification qualité ISO 9001:2015. On peut la résumer comme une quête d’amélioration continue, non ?

C’est le cas. D’ailleurs, dans notre démarche qualité, nous avons fusionné toutes nos activités en lien avec le déploiement et l’exécution du Plan Vert. Il y a une logique car la qualité ici consiste à viser encore et toujours la satisfaction des parties intéressées de l’école – les étudiants, bien entendu, mais aussi les équipes, les parents, les partenaires… Et je suis persuadée que, si l’on n’avait pas pensé à relier les deux, nos étudiants nous l’auraient suggéré tant ils sont très sensibles à cette question ! Je constate d’ailleurs que les nouvelles générations le sont même de plus en plus et c’est tant mieux ! À chaque pas que nous faisons, ils sont derrière nous, jouent le jeu et nous encouragent à continuer. Cela passe parfois par des détails, comme l’abandon des poubelles classiques au profit de bacs de recyclage, la mise en place d’un distributeur de bocaux éco-responsables et consignés pour les déjeuners, avec des plats élaborés en promouvant une agriculture locale et respectueuse de l’environnement… C’est une démarche globale, qui se nourrit aussi des initiatives étudiantes, comme le lancement de BioCampus par des élèves de la promotion 2020 voulant simplement créer par eux-mêmes une association dédiée au développement durable. Rapidement après sa création, l’association a commencé à agir et à s’impliquer, en me demandant par exemple d’exploiter la parcelle située entre le campus et la résidence étudiante pour en faire un jardin avec un espace potager, des mangeoires pour oiseaux, des bacs à compost…


https://youtu.be/w6YY1LKr-PE
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Dans sa raison d’être, l’école assume vouloir « former des professionnels de haute réputation qui soient aussi des citoyens conscients de leurs responsabilités humaines et environnementales ». Le dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) mis en place par Sup’Biotech s’inscrit-il dans cette volonté citoyenne ?

Oui et dans le cinquième axe de notre plan d’actions, à savoir celui portant sur la politique sociale et l’ancrage territorial. On peut former de très bons professionnels, mais s’ils ne sont pas capables de respecter l’autre, quel que soit le genre, alors notre mission n’aura pas été vraiment accomplie. Ce dispositif permet d’aborder de nombreux sujets, notamment l’importance de la notion de consentement, les mots et les gestes qui peuvent parfois blesser, le fait d’aller trop loin sans s’en rendre compte… Ce n’est pas parce que les VSS existent depuis la nuit des temps que l’on doit se penser impuissant face à elles. Heureusement, il y a une médiatisation de plus en plus grande et fréquente sur ces violences, notamment suite à l’apparition du hashtag #MeToo : les victimes ne veulent plus se taire. En tant qu’école, il nous semblait donc légitime de sensibiliser aussi les élèves à ce niveau. Et voir notre dispositif faire partie de ceux soutenus par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, c’est une forme de reconnaissance des efforts déjà entrepris !


Même si ces engagements n’impactent pas le cursus des étudiants, est-ce que le contenu des cours évolue tout de même ?

Avant de devenir une société à mission, l’école avait déjà recensé l’ensemble des cours en lien avec le développement durable dans le cadre du Plan Vert. Et même si nous avons un certain nombre – sur la Green Tech, dans les sciences humaines et sociales… –, nous voulons faire en sorte que chaque matière puisse aussi aborder ces sujets. Pour cela, nous avons commencé à sensibiliser nos enseignants et à les accompagner afin qu’ils puissent à leur tour inscrire leurs cours dans cette démarche DD&RS. C’est une formation des enseignants que nous allons sans doute poursuivre aux côtés des trois autres écoles d’ingénieurs du Groupe IONIS qui partagent avec nous ces objectifs RSE. Toutefois, les cours ne sont pas les seuls à intégrer ces notions : les études de cas et les projets aussi ! En effet, le cahier des charges des Sup’Biotech Innovation Projects (SBIP), les projets menés de la 2e à la 5e années, indique que les solutions imaginées doivent s’inscrire dans un cadre DD&RS et prendre en compte la gestion des déchets générés, le bilan carbone, etc. Le but est de faire de l’innovation en ayant toujours en tête une meilleure consommation des matières et des ressources. Aujourd’hui, certains SBIP se projettent déjà dans une économie circulaire, avec l’idée de valoriser également les sous-déchets engendrés par leur solution/produit. Pour cela, ils s’appuient souvent sur des bactéries ou des champignons pour faire de la fermentation et ainsi transformer des molécules existantes en des molécules dites d’intérêt pouvant servir à la création d’aliments, de matériaux…



Les entreprises sont-elles aussi en demande de ces nouveaux ingénieurs plus responsables ?

Oui et même plusieurs ont décidé de devenir des sociétés à mission, comme le Groupe Rocher ou Danone. La prise en compte de ces questions est obligatoire pour elles, dans le sens où les nouvelles générations – et donc leurs futurs collaborateurs – veulent ce changement : de plus en plus d’études et sondages sur les perspectives de carrière montrent que les jeunes souhaitent d’abord rejoindre des entreprises partageant leurs valeurs, quitte à rejoindre de plus petites structures. Les entreprises doivent s’intéresser à la RSE, au développement durable, au bien-être des salariés… C’est devenu incontournable.


Enfin, le campus parisien de Sup’Biotech se prépare à accueillir prochainement un tout nouveau bâtiment. Ce dernier s’inscrit-il aussi dans une logique plus « verte » ?

C’était le but. Ce nouveau bâtiment sera inauguré d’ici l’été 2022 et, durant cette inauguration, nous en profiterons pour organiser une ou plusieurs expositions et présenter aux visiteurs nos engagements RSE avec notamment le soutien de l’association BioCampus. Mais au-delà de l’événement, sa construction même permet au campus d’être encore plus vert, c’est vrai. En effet, ce nouveau bâtiment sera chauffé par géothermie. Or, comme nous le connectons à notre bâtiment plus ancien, nous pourrons désormais chauffer ce dernier à l’aide de ce procédé moins énergivore ! Enfin, la partie exploitable de la terrasse de ce nouveau bâtiment servira aussi à la création d’un jardin urbain qui, espérons-le, fera l’objet d’une nouvelle inauguration d’ici 2023. Ce n’est qu’un début !


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La raison d’être de Sup’Biotech :

« Au carrefour des sciences du vivant et des mutations technologiques, les Biotechnologies ont pris une place croissante dans nos mondes tant elles touchent à l’essentiel de la vie des sociétés et des individus. Sup’Biotech, l’école d’ingénieurs des Biotechnologies, est née de cette mutation profonde et avec la volonté de former des professionnels de haute réputation qui soient aussi des citoyens conscients de leurs responsabilités humaines et environnementales. En harmonie avec les valeurs clés du Groupe IONIS auquel l’école appartient, l’objectif est de former avant tout des ingénieurs pluridisciplinaires, internationaux, créatifs et innovants. »


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