Partenariat avec le programme européen Synenergene, soutien des rencontres « biologies de synthèse/de garage » et de l’événement Vita Nova : Sup’Biotech se mobilise pour échanger sur notre rapport au vivant
Sup’Biotech vient de signer une convention de partenariat avec les coordinateurs du programme européen Synenergene qui mobilisent 27 partenaires de 16 pays. Le vendredi 26 juin 2015 se déroulera ainsi la manifestation « Quelles manières d’agir sur le vivant ? » sur le campus Paris Montparnasse de l’ESME Sudria (Paris 15e) en partenariat avec l’école. Cet événement racontera les histoires et les promesses de la biologie de synthèse et de la biologie de garage. Il servira également de tremplin au rendez-vous Vita Nova qui, les 18 et 19 septembre 2015, rassemblera des artistes, designers, scientifiques pour une immersion du public dans des tranches de vie, des expressions organiques et des confrontations d’usages. Dorothée Benoit Browaeys, chargée de mission de Synenergene, co-fondatrice de l’association VivAgora et rédactrice en chef adjointe d’UP Magazine, nous en dit plus.
Quel est votre rôle exact au sein de Synenergene ?
Je suis chargée de mission pour coordonner le volet français du programme européen Synenergene avec mon collègue Jean-Jacques Perrier. Cette mission nous a été confiée par l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et le pilotage de ce projet est assuré par Bernadette Bensaude-Vincent, philosophe chargée du volet « sémantique-concept-représentation du vivant » qui fait l’objet de différents séminaires à Paris et prochainement à Fribourg.
Qu’est-ce exactement que Synenergene ?
Ce programme européen est une sorte de constellation d’initiatives qui se déroulent de juillet 2013 au mois de juin 2017 et sont ciblées sur le vivant, sa manipulation et, plus spécifiquement, sur la biologie de synthèse. Il fait partie des plans de mobilisation et d’apprentissage mutuel (MMLAP) pour la recherche et l’innovation responsable (RRI) soutenus par l’Union européenne. Quatre plateformes thématiques sont organisées : « Futurs de la biologie de synthèse », « Participation du public », « Art, culture et société » et « Recherche et politique ». Synenergene est coordonné par l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT) en Allemagne. En France, l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UPS) participe à la plateforme consacrée à la participation du public. Il s’agit de donner l’occasion à chacun de découvrir les technologies sur le vivant qui se développent – notamment la biologie de synthèse – et de pouvoir questionner les réalisations, les objectifs, les priorités.
Dorothée Benoit Browaeys
Quel sera le rôle de Sup’Biotech suite à la signature de cette convention de partenariat ?
Le processus choisi est une dynamique de mobilisations successives de publics divers, à partir d’une mise en rapport des scientifiques et des artistes concernés par le vivant. Ce dé-confinement de la recherche d’une part et cette « mise en représentation » du vivant par l’expression symbolique d’autre part peuvent donner à « éprouver » les enjeux du futur.
La dynamique est orientée vers la réalisation d’un festival à l’été 2016, co-construit avec nos divers partenaires : Le Forum Action Modernités, AgroParisTech, Ecole Boule, Strate Ecole, La Paillasse, La Générale, La Diagonale et donc Sup’Biotech. Chacun est invité à élaborer, d’ici un an, une expérience originale : théâtre, conférence-débat, animation, jeux, installations… Nous nous entraînons donc pour rassembler dans un an, nos énergies et nos réalisations pour un grand Festival Vivant multi-sites.
Pour étayer cette mobilisation, l’Université Paris-Diderot et son master journalisme culture scientifique montera une pièce de théâtre sur la biologie de synthèse ; le Museum national d’histoire naturelle va créer un questionnaire sur notre rapport au vivant ; l’École Boulle a l’intention de mettre sur pied trois conférences liées au vivant pour les designers, etc. De son côté, Sup’Biotech a prévu une journée consacrée à la bio inspiration en février 2016 qui fera suite au rendez-vous consacré au biomimétisme déjà organisé par l’école en mars 2015. Elle entend également réfléchir à la mise en place d’un TD plus sociologique avec Fabien Milanovic, enseignant chercheur et responsable du pôle sciences humaines et sociales à Sup’Biotech, autour des dimensions du bio pouvoir dans notre société.
Avant cela, Sup’Biotech sera également partenaire de l’événement Vita Nova les 18 et 19 septembre 2015. En quoi consistera ce dernier ?
L’événement Vita Nova est élaboré avec des artistes, des scientifiques et des membres de La Paillasse, lieu parisien de biohacking. Pendant deux jours, les visiteurs pourront découvrir des œuvres chimères ou mécaniques, des spectacles vivants et échanger leurs observations. Ils pourront circuler dans divers îlots de l’archipel du vivant : le premier exprimera les interdépendances (la vulnérabilité, l’autonomie), le second le rapport au temps (le vivant, étant toujours de l’inachevé, on abordera ici la mort et l’évolution, par exemple), le troisième focalisera l’attention sur le corps (qu’est-ce que l’expression du corps, le fait d’assumer des postures ?) et le dernier questionnera nos artefacts, ces objets que l’on veut animer (que construit-on comme imitations du vivant aujourd’hui ?). Ce sera une vraie immersion dans le vivant pour les familles et visiteurs présents qui permettra aussi de ressentir et partager des émotions mais surtout de prendre le pouls de notre avenir. Ce sera intéressant de recueillir les perceptions du public à cette occasion.
Nous aurons le soir du vendredi 18 septembre, une fête autour des Expériences interdites. Seront présents l’artiste ORLAN, le biologiste Philippe Marlière et la designer Carole Collet. Ce soir-là, les artistes et scientifiques porteurs des « îlots » présenteront leurs sujets respectifs.
Ces partages visent à mieux comprendre notre époque, ce qu’elle fait avec le vivant, les projets avec la bio économie et la biologie de synthèse. Les participants pourront dire comment ils tiennent au monde vivant, ce qu’ils souhaitent parmi tous les possibles… Émergeront des questions comme celles du bio pouvoir, de l’appropriation du vivant par les brevets, de l’open source très à la mode auprès des acteurs de la jeune génération, le Big Data lié aux mesures de notre métabolisme, l’irréversibilité de nos actions, nos responsabilités vis-à-vis des générations futures), etc.
« Biologie de synthèse / biologie de garage : quelles façons d’innover sur (avec) le vivant ? »
Le vendredi 26 juin 2015 de 9 h à 18 h à l’ESME Sudria, campus Paris-Montparnasse.
40 rue du Docteur Roux
75015 Paris
Métro Pasteur ou Volontaires
Inscription gratuite (obligatoire)
Programme complet de la conférence disponible ici