« La Scandinavie me fascinait depuis des années »
Chaque année, Sup’Biotech permet à ses étudiants intégrant le Cycle Ingénieur de partir étudier un semestre à l’étranger au sein de l’un de ses 80 partenaires académiques présents à travers le monde. Après Estelle partie vivre six mois passionnants en Irlande, l’école vous propose de découvrir le séjour d’une autre étudiante de sa promotion 2022 : Héloïse Castiglione, qui a cédé aux sirènes du Danemark et de l’Université de Roskilde (RUC).
Héloïse dans un laboratoire de la RUC
Pourquoi avoir voulu étudier au Danemark ?
Héloïse Castiglione : La Scandinavie me fascinait depuis des années : j’imaginais des îles nordiques ensevelies sous la neige et plongées dans l’obscurité une bonne partie de l’année, des paysages maritimes à couper le souffle, des plaines de verdure à perte de vue et des cabanes de pêcheurs sur les côtes… et le Danemark me paraissait être une bonne porte d’entrée pour découvrir cette région du monde ! Par ailleurs, j’entendais également souvent parler du système danois comme étant un modèle à l’échelle européenne à différents points de vue, notamment au niveau de l’éducation, de la santé ou encore du développement durable. Ces particularités avaient aussi particulièrement attiré mon attention, me donnant envie de découvrir cette nation. Enfin, les cours et matières proposés par l’université de Roskilde, le site internet bien détaillé de l’école, ainsi que l’accompagnement dans différentes démarches administratives telle que la recherche de logement, m’ont également convaincue de candidater pour ce pays.
À quoi t’attendais-tu avant de t’y rendre ?
J’avais en tête un pays avec une forte identité maritime plus présente encore que dans les autres pays scandinaves, avec ses origines vikings et ses vieux ports. D’ailleurs, je ne m’étais pas complètement trompée ! En effet, avec son ensemble de nombreuses îles, le Danemark possède plusieurs villes portuaires, telles que le capitale Copenhague (« København » en danois) ou encore la ville de Roskilde, où se trouvait l’université. Les paysages étaient réellement superbes et l’histoire très prospère du Danemark a rendu ce pays vraiment intéressant à découvrir. En revanche, le climat était parfois peu agréable, avec des pluies et vents très fréquents, couplés à une relative obscurité qui tombait assez tôt dans l’après-midi durant la période hivernale… À ma grande surprise, il n’a cependant pas neigé une seule fois pendant toute la durée du séjour ! D’après les Danois, il s’agirait d’une idée reçue car il ne neige finalement pas très souvent là-bas, contrairement aux autres pays scandinaves. Ainsi, même si les températures y sont assez basses, elles restent souvent au-dessus de zéro degré, notamment en raison des vents maritimes, empêchant la neige de se former.
Comment décrirais-tu l’Université de Roskilde ?
C’est une université innovante et résolument tournée vers ses élèves. À l’origine, l’université a été créée en 1972 dans le quartier de Trekroner situé à l’est de Roskilde suite à la révolution étudiante de 1968 dans une perspective de pédagogie centrée sur l’élève, avec des méthodes d’enseignement plus libres et tournées vers le développement de l’autonomie et l’esprit critique des étudiants. La RUC fait d’ailleurs partie de la Critical Edge Alliance, regroupant huit écoles dans le monde avec des méthodes similaires d’enseignement. Elle accueille chaque année environ 8 400 étudiants, dont de nombreux étudiants internationaux. Du côté des cours, on y trouve une multitude de matières pour des licences, masters et doctorats. Concernant le pôle des sciences naturelles, les laboratoires de biologie et chimie sont magnifiques, très bien équipés et agréables pour y travailler. Enfin, le campus boisé où se dressent la cinquantaine de bâtiments de l’école est très plaisant : il comprend même un petit lac autour duquel on peut se balader et observer les cygnes et les canards ! Enfin, pour celles et ceux qui se posent la question, la lettre « C » de RUC vient de l’ancien nom de l’université, « Roskilde Universitet Center ». De nos jours, même si on n’utilise plus le nom complet pour la désigner, l’acronyme a tout de même été conservé en entier !
Et la ville de Roskilde ?
Le quartier de Trekroner, où se trouvait l’immense campus de l’université, était très agréable et plaisant. Le centre-ville, accessible notamment par le train depuis la station de Trekroner, était également très charmant, avec sa longue rue commerçante réservée aux piétons qui remontait jusqu’à la place de l’église. En contre-bas, le petit port était également très pittoresque, avec ses nombreux voiliers amarrés sur les quais, ainsi que le musée Viking possédant des imitations de drakkars.
Où logeais-tu sur place ?
L’université accompagne les élèves internationaux dans la recherche de logement, notamment en proposant trois résidences étudiantes à proximité de l’établissement. Il y a Korallen, une résidence située à proximité des laboratoires, avec des chambres comprenant cuisine et salle d’eau individuelles, des cuisines communes et des machines à laver. Il y a ensuite Kolibrien, une autre résidence avec des chambres individuelles mais où la salle d’eau est partagée entre deux chambres voisines et les cuisines communes à chaque pallier, sans oublier la présence de machines à laver. Enfin, il y a Rockwool, une résidence constituée d’appartements pour quatre personnes en collocation. Pour ma part, je me suis vu attribuer une chambre dans la première résidence, Korallen, qui correspondait également à mon premier choix sur le formulaire qu’il fallait compléter avant de partir.
Comment se sont déroulés tes premiers jours au Danemark ?
Je suis arrivée pour la pré-rentrée (le « foundation course ») qui était organisée pendant les deux dernières semaines d’août afin d’accueillir les étudiants internationaux. De ce fait, les premiers jours se sont bien passés ! En effet, la pré-rentrée m’a permis de découvrir l’université et son fonctionnement avant le début des cours, mais aussi d’en savoir plus sur les principaux endroits de Roskilde et de Copenhague tout en me familiarisant avec la culture danoise. C’était enfin l’occasion d’effectuer toutes les démarches administratives pour l’école et surtout de créer de nouvelles amitiés !
Le château d’Egeskov
Justement, comment s’est déroulée ton intégration ?
L’intégration a été nettement facilitée par la pré-rentrée et s’est bien passée. Ces quelques jours étaient en effet propices aux échanges et aux activités avec les autres étudiants en échange. Puis, avec l’arrivée des cours, de nouveaux élèves ont été découverts en fonction des matières. Enfin, le fait de faire partie d’un groupe de plusieurs élèves de Sup’Biotech à étudier dans la même université pour ce semestre a largement participé à rendre le séjour plus agréable !
Quels cours suivais-tu ?
J’ai choisi le module de Biologie Moléculaire, qui comprenait un projet, des travaux pratiques, ainsi que deux matières, « Biochemistry » et « Molecules of life ». Mon choix s’est orienté naturellement vers ces matières qui me passionnaient déjà à Sup’Biotech, mais d’autres possibilités existaient également, notamment un module de Biologie Environnementale, ou encore la possibilité de combiner des matières de différents modules.
Comment se sont passés les enseignements ?
Très bien ! Les enseignants étaient passionnés et, dans l’ensemble, très pédagogues. En septembre ont eu lieu les travaux pratiques en laboratoire. Puis, en octobre et en novembre se sont déroulés les cours magistraux des deux matières choisies. À la fin du semestre, au mois de janvier ont eu lieu les partiels pour ces deux matières (en janvier). En parallèle, et tout au long du semestre, s’est déployé le projet de groupe sur une thématique de Biologie Moléculaire. Le projet est une composante importante à RUC, au cœur de la pédagogie innovante tournée vers les élèves, et permet dans le cas des sciences naturelles d’apprendre sur le terrain, de manipuler en laboratoire, conduire des expériences de grande ampleur, de se documenter en profondeur sur un sujet dans la littérature scientifique et de développer des capacités d’autonomie et de rédaction, sous la surveillance et avec l’aide d’un superviseur. Dans mon cas, je faisais partie d’un groupe travaillant sur les peptides antimicrobiens et j’ai eu la chance de participer à la synthèse manuelle de plusieurs analogues d’un de ces peptides nommé « indolicidin », suivi par des tests sur des souches bactériennes multi-résistantes !
Comment est la vie étudiante à RUC ?
Elle y est très active, avec des événements organisés régulièrement, comme la soirée annuelle qui s’était déroulée sur l’ensemble du campus et au cours de laquelle nous avions assisté à des concerts de groupes et chanteurs danois. Pour Halloween et Noël, d’autres festivités étaient également proposées. En septembre, nous avons pu aussi assister à une course de bateaux de fortune construits à la main par les étudiants danois, sur lesquels ils devaient traverser tout le lac par équipe ! Enfin, des « international dinners » avaient lieu toutes les semaines pour réunir les étudiants qui le souhaitaient autour de spécialités du monde entier.
L’église de Roskilde
As-tu profité de ton séjour pour voyager ?
Oui, mais au sein du Danemark uniquement. Je suis allée à plusieurs reprises à Copenhague, pour visiter ou simplement pour me balader avec des amis. Mon quartier préféré était le canal de Nyhavn (qui signifie littéralement « nouveau port » en danois), bordé de jolies maisons colorées et rempli de restaurants aux terrasses bondées de locaux et de touristes. Lors de balades le long des quais, nous avons également eu la chance de prendre en photo la célèbre statue de La Petite Sirène, de nous promener dans le parc du Kastellet en forme d’étoile, de visiter le Musée National du Danemark ou encore la splendide serre du jardin botanique et sa réserve de papillons. Le zoo ainsi que l’aquarium de Copenhague étaient également très intéressants à découvrir, avec de belles photos en souvenir. Pour Noël, nous avons notamment visité le très célèbre parc Tivoli, connu pour ses attractions et son parc à thème décoré au fil des saisons. Avec les illuminations de Noël, Tivoli était absolument splendide. De même, les marchés de Noël à Copenhague étaient magnifiques. Par ailleurs, j’ai également eu l’occasion de voyager le temps d’un week-end sur une autre île du Danemark, la Fionie (« Fyn » en danois) et de découvrir une autre grande ville danoise : Odense. Il s’agissait de la ville d’enfance du célèbre écrivain danois du XIXème siècle, Hans Christian Andersen, auteur de comptes pour enfants tels que « La Petite Sirène », « Le Vilain Petit Canard » ou encore « La Princesse au Petit Pois ». On pouvait y visiter sa maison d’enfance, quelques sites liés à sa jeunesse, ainsi qu’un musée qui lui est consacré. Enfin, j’ai également visité le majestueux château d’Egeskov situé sur cette même île, ainsi que ses jardins et les différents musés présents.
Au final, que retiens-tu de ton semestre international ?
Cela a été une expérience très enrichissante à tous points de vue. J’ai découvert ce pays scandinave, sa culture, son histoire, ses coutumes et me suis adaptée au mode de vie de ses habitants. Par ailleurs, j’ai également appris énormément de nouvelles choses en cours de biologie, découvert de nouvelles techniques en laboratoire et procédé à de nouvelles expériences passionnantes de biologie et chimie, telle que la synthèse des protéines et certains tests de mesure de l’activité antimicrobienne. Enfin, je pense avoir également amélioré significativement mon niveau d’anglais grâce à ce séjour, qui restera certainement gravé dans ma mémoire…
La statue de la Petite Sirène à Copenhague
Le canal de Nyhavn à Copenhague