Une exposition de biomolécules au Villejuif Bio Park avec Sup’Biotech
Le 19 mai, Sup’Biotech, Cancer Campus et le Villejuif Bio Park s’associaient pour accueillir le vernissage de l’exposition américaine « The Art of Science » portant sur la biologie structurale. Coordonnée par Julien Muzard, enseignant de bio-informatique structurale et de visualisation moléculaire à Sup’Biotech, cette initiative a permis d’aborder la biologie sous un angle plus ludique et de voir en grand (et en couleur) ce qui appartient d’habitude au monde de l’infiniment petit.
Comment cette exposition est-elle arrivée ici, au sein du Villejuif Bio Park ?
Julien Muzard : Tout simplement parce que j’ai eu la chance d’être recommandé par les gens de la Protein Data Bank (PDB) pour coordonner cette exposition temporaire en Europe dans le cadre de l’année internationale de la cristallographie.
Qu’est-ce que la cristallographie ?
C’est cette méthode de diffraction des rayons X à travers le cristal d’une molécule qui permet tout simplement d’obtenir la structure 3D d’une molécule.
Dans l’exposition, ces molécules sont ensuite colorées artificiellement ?
Effectivement, les structures présentes dans cette exposition ont été résolues expérimentalement par une méthode de cristallographie, mais les images ont été recréées ensuite par des méthodes graphiques de visualisations moléculaires afin d’être, en quelque sorte, stylisées.
Quels sont les artistes à l’origine de ces œuvres ?
Ces œuvres proviennent de plusieurs artistes impliqués dans la visualisation moléculaire. Parmi les artistes exposés, il y a notamment David S. Goodsell, qui fait partie de l’Institut de recherche Scripps de San Diego et qui est très connu, ou encore Maria Voigt. Ce sont des gens passionnés par la visualisation moléculaire et le graphique en général.
Cette démarche permet également d’attirer un public qui n’est pas au départ « biocompatible », n’est-ce pas ?
Tout à fait. L’audience s’élargit car cela s’adresse à tout public, pas seulement aux scientifiques impliqués dans le design de nouveaux médicaments ou dans l’étude de la biologie de synthèse. A titre personnel et dans le même but, j’ai pu développer ar4bio, une application de visualisation moléculaire en réalité augmentée.
Est-ce qu’un jour à Sup’Biotech on verra les étudiants s’adonner à ce genre de pratique ?
C’est ce que j’essaye effectivement d’apporter dans le cadre de mon enseignement à Sup’Biotech comme ailleurs. J’amène les étudiants à chercher d’une autre manière avec les molécules d’origine biologique.
Xavier Hagnerelle, directeur de Villejuif Bio Park